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Loi de Gabor : technologie et progrès

Extrait de l'article de référence : Can We Survive Our Future ? A Conversation with Dennis Gabor

 

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The principle of technological civilisation itself: "what can be made, will be made." "Progress" tends to apply new techniques and to establish industries regardless of whether they are truly desirable or not.

 

Cette version originale ayant été traduite librement de diverses manières, plus ou moins subjectives, nous lui préférons ici une traduction littérale :

 

Le principe même d'une civilisation technologique : « Ce qui peut être fait, sera fait ». Le « Progrès » tend à appliquer de nouvelles techniques et à établir des industries, indépendamment du fait qu'elles soient vraiment souhaitables ou pas.

 

C'est Gabor lui-même qui a mis des guillemets autour du mot « Progress », car si ce principe conduit à appliquer de nouvelles techniques et établir des industries qui NE sont PAS souhaitables, est-ce vraiment le Progrès ?

 

Que penser notamment de l'industrie nucléaire, qui commença son développement dans le secteur militaire avec des armes de destruction massive (puis « heureusement » de dissuasion), mais qui aujourd'hui concerne essentiellement le secteur civil (dont l'usage reste toutefois très controversé) et fournit probablement l'énergie nécessaire à l'ordinateur utilisé pour écrire cet article ?

 

Qui était Gabor ?

Dennis Gabor (1900-1979) était un ingénieur et physicien d'origine hongroise. Il est connu comme étant l'inventeur de l'holographie (ce qui lui a valu le prix Nobel de Physique en 1971).

 

Version originale du 17/02/2025

 

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Thierry BIARD

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"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme."

Rabelais.

 

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10/03/2025
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Les architectures catholiques du S.I. (2/2)

Voici la seconde partie de notre exploration des architectures catholiques du S.I. (commencée ici "Les architectures catholiques du S.I. (1/2)"), étant entendu que celle-ci ne se prétend en aucune manière exhaustive.

 

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Illustration créée par ChatGPT - DALL-E pour cet article

 

L’Architecture orientée Bidouille (AoB)

Cette architecture très populaire est guidée par la recherche systématique d’une solution à court terme facile à trouver, facile à réaliser, et peu coûteuse, le sacro-saint « quick win ». Bref, l’idéal quand on n’a pas affaire à un système (d’information), et quand le périmètre du sujet traité a une durée de vie courte… ce qui n’est quasiment jamais le cas. Ce style d’architecture du S.I. aboutit ainsi à mettre de la bidouille sur de la bidouille sur de la bidouille (vous me rajouterez un peu de bidouille pour corriger les effets d’une bidouille précédente…), jusqu’à ce que, étonnamment, le coût de l’ensemble devienne insupportable, sa qualité devienne déplorable et son évolutivité quasi nulle.


Cette architecture a quelques caractéristiques qui méritent que l’on s’y attarde. Premièrement, elle n’est quasiment pas documentée. Normal, puisque sa logique est systématiquement court-termiste alors que la documentation, par essence, s’effectue dans une démarche d’héritage, de transmission, donc de moyen / long terme — paradoxe savoureux, cette logique court-termiste peut courir pendant des années ; c’est même pour cela qu’elle est douloureuse.

 

Deuxièmement, elle se construit par des bonds réalisés par un individu. En effet, comme chaque évolution est petite, elle n’est réalisée que par une seule personne, celle qui la plupart du temps l’aura d’ailleurs préalablement proposée (« Je peux le faire » annonce ainsi fièrement celui qui pourra ensuite se targuer d’être celui qui aura « solutionné le problème » si efficacement, faisant ainsi le bonheur du chef de projet ou du responsable hiérarchique qui aura ainsi « tenu le budget »). Ce phénomène renforce d’ailleurs l’absence de documentation (« la documentation est dans le code », en fait dans sa tête), car celui qui réalise devient également celui qui maintient. Et ce dernier va se faire un plaisir, au gré des évolutions demandées, de faire grossir son paquet de bidouilles (d’autres termes moins fleuris, mais tout aussi pertinents, pourraient venir à l’esprit du lecteur espiègle, mais je lui en laisserais l’entière responsabilité).

 

Précisons bien que cela ne signifie pas qu’un seul individu est à l’origine de toute la bidouille présente dans le S.I. On peut parfaitement y trouver plusieurs paquets de bidouilles, chacun ayant son propre auteur. Et pour boire le calice jusqu’à la lie, un paquet de bidouilles peut parfaitement traiter de sujets qui n’ont rien à voir entre eux. Simplement, comme ils ont été traités par une même personne qui ne veut pas s’embêter à faire un autre paquet (dans tous les cas, c’est son « quick win »), ils se retrouvent intriqués, interdépendants.


Il y a alors une seconde phase dans cette architecture : la vitrification. Le temporaire s’éternise. Car, certes, le coût de l’ensemble devient exorbitant, mais le coût du remplacement l’est également (avec en plus un certain degré d’incertitude). Un consensus s’établit alors pour décider que, même s’il fallait le remplacer, il est urgent d’attendre, d’autant que l’on souhaite réaliser des dépenses d’investissement sur un autre sujet un peu plus glamour (la même décision, basée sur le même constat et la même envie, sera donc prise l’année suivante, et la boucle est bouclée). Il est à noter que, bizarrement, personne ne songe à demander au créateur et mainteneur du tas de bidouilles de mettre à profit l’année perdue pour le documenter et ainsi faciliter son remplacement.


Eh oui, l’existant coûte, mais il s’agit là d’un « coût de fonctionnement », donc peu sexy, qui n’intéresse personne ou presque, tant qu’il reste en dessous d’un certain seuil de douleur.
Le « build » (et son coût) est surveillé, l’affectation de son budget pour l’année à suivre peut faire l’objet d’innombrables réunions pendant des mois, mais le « run », lui, est subit. Voici une illustration de plus que la psychologie a un impact fondamental sur l’architecture d’un Système d’Information.

 

Il est valorisant de construire, mais pas de maintenir, ni encore moins de détruire. Nos écoles d’ingénieurs forment des bâtisseurs, pas des nettoyeurs. Qui a déjà été félicité pour avoir nettoyer les écuries d’Augias : décommissionner n logiciels inutiles, redondants, voire dangereux, ou pour avoir supprimer des flux illogiques [5] et optimiser des communications en point-à-point ? Alors qu’ajouter (ou remplacer) un logiciel entraîne facilement une bonne publicité interne.


Autre biais psychologique, un tas de bidouilles étant l’émanation d’une seule personne, il devient son bébé. Elle l’aura créé, elle l’aura fait grandir, elle est la seule à vraiment le connaître (il assoit sa légitimité), et il peut même devenir pour cette raison son activité principale. À partir de là, on comprend bien qu’elle aura donc du mal à accepter d’en faire la critique et à le voir disparaître. Autrement dit, encore une fois, cette architecture crée une tension entre l’intérêt général et des intérêts individuels.

 

[5] Pour le coup, j’ai quand même eu cette chance une fois dans ma carrière.

 

L’Architecture par Népotisme (ApN)

Les liens interpersonnels qui se créent dans une société en débordent : les personnes qui changent d’organisation ou qui passent d’une société à une autre conservent des liens avec de précédents collègues (d’autant que les autres sociétés vers lesquelles aller assez facilement participent logiquement d’un même écosystème ; elles sont soit clientes, soit fournisseuses, soit concurrentes, de la première : on a donc une certaine probabilité de retrouver d’anciens collègues quand on en quitte une), les anciens élèves d’une même école nourrissent leur réseau, les liens familiaux s’en mêlent, des couples se créent, ou encore d’aucuns utilisent leur proximité avec certains collègues pour créer leur société avec la certitude que celle-ci aura comme premier (seul ?) client celle qu’ils viennent précisément de quitter.


On comprend mieux ainsi pourquoi toute analyse architecturale tentant, par exemple, de démontrer l’absurdité de payer un fournisseur proposant une technologie de chaînes de blocs à localisation centralisée et contribution unique sera peine perdue si son dirigeant possède des liens très étroits avec les « bonnes » personnes de la société cliente, et l’auteur de cette analyse sera logiquement gentiment prié de la mettre sous le boisseau.


Ce style d’architecture possède des variantes : l’Architecture sur Canapé
et l’Architecture par Corruption.

 

L’Architecture orientée Éditeur / Intégrateur (AoE)

Architecture que l’on pourrait également appeler l’Architecture par Délégation. Pour intégrer un nouveau logiciel dans un S.I., son éditeur va naturellement être sollicité (soit directement soit indirectement, via un intégrateur). Et celui-ci a naturellement envie que cette intégration soit la plus rapide possible pour que la vente lui soit la plus rentable possible. Il peut donc vouloir limiter ses risques en poussant une architecture qu’il connaît, des moyens de communication qu’il maîtrise, indépendamment du style d’architecture existant ou souhaité de son client ni de son besoin.

 

Si les critères d’intégration n’ont pas été pris en compte en amont, si l’équipe interne n’est pas suffisamment ferme, suffisamment volontaire et informée, ou tout simplement si une architecture S.I. n’a pas été conçue, alors chaque éditeur, selon son historique, son niveau de maturité sur telle ou telle technologie ou encore sa stratégie, va orienter localement le S.I. dans une certaine direction. Ici une communication par API REST, là par échanges de fichiers. Ici l’utilisation d’un logiciel médiateur, là une communication point-à-point, là encore l’installation d’un orchestrateur de l’éditeur, et là enfin une transmission de données par courrier électronique (les variantes sont quasi infinies).


Quand on ne sait pas où l’on veut aller, d’autres prendront la barre.

 

Ce type d’architecture est apparemment très bénéfique à chaque projet, car ainsi certains risques ont été maîtrisés et la probabilité de finir dans le temps et dans le budget imparti est augmentée. Voilà deux critères mesurables, et donc des indicateurs systématiquement suivis par la chefferie de projet. Mais voilà, un projet n’est pas isolé — c’est même le principe de travailler dans et pour un système, donc une optimisation locale peut très bien aboutir à une dégradation globale.


En plus de l’éditeur ou intégrateur, l’une des sources de ce style d’architecture est à trouver dans l’organisation : ceux qui participent à la phase de changement sont rarement ceux qui participent à celle du maintien en condition opérationnelle, autrement dit ceux qui « optimisent » durant un temps fini ne sont pas ceux qui vont en subir les conséquences sur le temps long de l’utilisation (pour ceux qui décident de le — laisser se — mettre en place, ce style d’architecture est bénéfique sur le court terme et indolore sur le long terme ; pour ceux qui en héritent, en revanche…).


Si les caractéristiques précédemment décrites de ce style d’architecture de S.I. le font ressembler à un paquet de confettis, il peut aussi évoluer selon une même logique sur un large périmètre lorsqu’un unique éditeur participe à tout un sous-ensemble du S.I. (c’est typiquement le cas pour les GAFAM [6] qui proposent des outils intégrés pour stocker, diffuser, traiter et représenter des données). Dans ce cas, il pourra orienter l’architecture d’une partie significative — si elle n'est pas structurante — du S.I. de ses clients simplement en changeant sa politique de licences. Ici, la perte de souveraineté de la société sur son S.I. est à peu près totale, car ce dernier appartient, de facto, à un éditeur : d’une part, il a connaissance de tout le savoir de la société (il stocke ses fichiers, données structurées et courriers électroniques) et, d’autre part, il peut piloter son patrimoine logiciel et ses choix technologiques.

 

Deux facteurs contribuent à ne pas sortir de cette dépendance : tout d’abord une question d’égo, car en changer reviendrait à reconnaître qu’une décision stratégique, prise à très haut niveau et impliquant des sommes colossales, a été mauvaise, et ensuite, car le coût de la prise d’indépendance est considéré comme bien supérieur au coût du maintien de l’inféodation (d’année en année, le coût de la D.S.I. doit augmenter, et/ou la part prise par l’éditeur sur le budget de la D.S.I. doit grossir ; la vache à lait n’a d’autre choix que de se laisser traire — jusqu’à ce qu’une certaine limite soit franchie, et alors des décideurs soient changés).


Tant qu’il n’y a pas de changement de décideur, il n’y a pas de changement de décision.

 

[6] Mais ils sont loin d’être les seuls ; citons simplement SAP.

 

L’influence de la SMARTabilité sur le S.I.

Coût, Délai, Qualité, Pérennité : sur ces quatre caractéristiques, 2 sont mesurables, 2 autres ne le sont pas. 2 sont faciles à définir, 2 autres sont ambiguës. 2 sont sensibles uniquement à court terme (sauf cas extrêmes), 2 sont sensibles à moyen / long terme : lesquelles seront suivies par des KPI, d'après vous ? Pour un tableau de bord, ce qui ne se mesure pas n’existe pas ; ça vous énerve ?


Deuxième aparté, qui prolonge d’ailleurs celui de la première partie, sur la non-prise en compte de la qualité et la pérennité dans la construction d’un S.I. En effet, n’étant pas mesurables, ces caractéristiques ne sont par conséquent jamais dans les objectifs « SMART » de l’Entretien Individuel de Performance (E.I.P.) annuel d’un quelconque salarié. Typiquement, les chefs de projets s’y intéresseront diversement, selon les appétences des uns et des autres, alors que les coûts et les délais des projets seront observés par tous (et pourront même permettre de comparer les chefs de projets entre eux).


Par ailleurs, comment espérer avoir des actions collectives cohérentes quand les objectifs à atteindre ne sont tous qu’individuels ? Quelle société rend public (en interne) l’ensemble des objectifs individuels qu’elle donne ? Quelle société s’assure de la cohérence de ces objectifs, s’assure qu’ils n’entrent pas en conflit les uns les autres (et l’assure à ses membres) ? Quelle société, enfin, a mis en place des Entretiens Collectifs de Performance ?

 

L’Architecture Syncrétique (AS)

Finissons en apothéose, car tous ces styles d’architectures ne sont pas mutuellement exclusifs ! Il est donc parfaitement possible de voir une combinatoire de tous les styles d’architectures précédemment décrits dans un seul et même S.I.

 

Conclusion

Dans un S.I., il y a des décisions prises, parfois bien obscures pour un architecte S.I. se voulant orthodoxe. Et ce bref panorama de styles d’architecture rencontrés dans les sociétés devrait rendre modeste tout architecte du S.I. attitré. D’une part, il importe avant toute chose de voir la poutre qui est dans son œil, car sous couvert de promouvoir une architecture orthodoxe, il met probablement lui-même en place, sans s’en rendre compte, une architecture catholique. D’autre part, il n’a pas la main — et il ne l’aura jamais — sur les facteurs structurants d’un système d’information : politique RH, contrôle de gestion, structure organisationnelle, choix de nouveaux salariés, biais psychologiques, principes culturels ; tout cela est décidé ou existe sans lui.

 

Et, vis-à-vis de ces enjeux, pourtant incontournables comme nous l’avons vu, pour qui souhaite maîtriser la complexité d’un S.I., aucune méthode, aucun cadre d’urbanisation du S.I., ne lui sera d’aucune utilité, d’aucun secours, car aucun ne les traite de front (et à plus forte raison, aucun logiciel ni aucun langage de modélisation). En outre, appartenant le plus souvent à une organisation transverse dédiée, il n’a par conséquent à sa disposition ni carotte ni bâton vis-à-vis des directeurs, chefs de projets, développeurs, intégrateurs, etc., qui font du S.I. ce qu’il est. Tout est-il pourtant perdu pour l’esthète ? Non, mais c’est un autre sujet.

 

Chers confrères architectes ou urbanistes du S.I., si ce que je vous ai proposé vous parle, je vous invite maintenant à amender, enrichir ou illustrer (par de croustillantes anecdotes) les architectures présentées ici en commentaire.

 

 

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"La beauté, c'est l'harmonie du hasard et du bien.
Sachons faire confiance à la jeunesse pour conserver à la vie sa valeur suprême.
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10/12/2024
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Les architectures catholiques du S.I. (1/2)

Les architectes et urbanistes du S.I. savent qu’il existe différents styles d’architecture possibles pour un S.I. : architecture orientée (micro) services, architecture hexagonale, architecture orientée événement, la conception par domaine, etc. Chacun va avoir son architecture privilégiée, son style architectural.

Il s’agit là des architectures orthodoxes [1], mais tout cela n’est que la partie émergée des architectures existantes en société. Il en existe en fait beaucoup d’autres, jamais identifiées, car jamais nommées, mais pourtant très présentes et très vivaces : les architectures catholiques [2] (je les tiens pour beaucoup plus répandues que les architectures orthodoxes). Je vous propose ici de combler ce manque en en décrivant quelques-unes.

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Illustration créée par ChatGPT - DALL-E pour cet article

 

[1] Orthodoxe : « Qui est conforme à la doctrine officiellement reçue » « Qui s’accorde avec l’opinion couramment admise » (source : Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition)
[2] Catholique : « universel » (source : Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition)

 

L’Architecture orientée C.V. (AoCV)

Dans le S.I. où elle est appliquée, cette architecture va faire sourdre de manière isolée des technologies et façons de faire dans la tendance du moment.


Car ce S.I. est vu par ceux qui le font évoluer comme un moyen pour leur permettre d’ajouter des mots-clefs rémunérateurs à leur C.V.


Les composants technologiques à intégrer sont forcément nouveaux dans le S.I., puisqu’ils ont été choisis pour cela : ils sont à la mode, ils sont vendeurs.


On ne s’étonnera pas alors, une fois terminé le projet qui leur a permis de mettre en place ces technologies à la mode, de voir les personnes responsables de ces évolutions partir de leur société (le projet se terminera, car il doit se terminer coûte que coûte, contre toute évidence, non pas seulement à cause du biais d’engagement, mais aussi pour pouvoir « justifier d’une expérience réussie »). En effet, c’était bien là tout l’objectif de ceux qui ont fait les choix d’architecture en question.

 

Et puis, cela permet de ne pas avoir à assumer ces choix sur le long terme, laissant ainsi aux anciens collègues le soin de gérer une évolution faiblement documentée (pourquoi réaliser une documentation quand on sait dès le début que l’on ne nous la demandera jamais, qu’on ne la lira jamais, et que tout le travail effectué ne l’est que pour soi, et non pour la collectivité ?). Cette évolution est également sans cohérence avec le reste du S.I., donc en rupture avec les habitudes de ceux qui doivent le maintenir en bon état, d’autant qu’elle est facilement branlante, n’étant pas maîtrisée par ceux qui l’ont mise en place.


Ainsi vont fleurir les lacs de données là où une base de données relationnelle aurait suffi, ou encore des conteneurs et orchestrateurs de conteneurs, avec un bus d’événements, là où un développement 3 tiers tristement classique aurait parfaitement convenu, etc.


Le S.I. est (localement) vu comme un bac à sable, dont des enseignements seront tirés… pour le prochain employeur. Cette considération du S.I. comme terrain de jeux est d’ailleurs partagée par un autre style d’architecture assez proche, l’Architecture Orientée Plaisir, qui sera décrite plus après.
Il existe une variante de cette architecture, l’architecture ambitieuse, réalisée à coup de « projets ambitieux ». La montagne accouche alors d’une souris borgne et boiteuse, mais très gourmande.

 

L’Architecture orientée Histoire (AoH)

Cas symétrique du précédent, ici l’architecture dépend directement du passé de celui qui l'a mise en place. Celui-ci a à cœur de reproduire dans sa nouvelle société ce qu’il a déjà connu dans la précédente (autant que possible) : il ne veut pas de surprise, il sait déjà que cela marche, peut-être même a-t-il été embauché pour cela (et sait-il d’ailleurs faire autre chose ?).

 

Le contexte a changé, les capacités et les compétences de la D.S.I. présente (et les hommes qui la composent ou interagissent avec eux) ne sont pas les mêmes que celles de la D.S.I. précédente. Tout cela n’importe pas. On croit jouer la sécurité, alors que ce faisant on prend un risque (non identifié, non contrôlé). En fait, on a surtout envie de ne pas réfléchir.


Variante de ce style d’architecture, l’Architecture orientée Grand Éditeur, selon le fameux adage « aucun D.S.I. n’a jamais été viré pour avoir installé de l’IBM / du Microsoft / etc. ».

 

La société malade du contrôle de gestion

Faisons un petit aparté ici pour noter que ces deux premiers styles d’architecture S.I. ont ceci de commun qu’ils ne sont guidés que par des intérêts personnels, soit pour sortir, soit pour entrer dans une nouvelle société. Ceci étant une conséquence directe de la politique RH généralisée de quasi-non-augmentation de salaire (quant au plan de carrière…). La tension ainsi créée entre l’intérêt général et l’intérêt individuel entraîne logiquement une stratégie de contournement toute trouvée : si ma société ne m’augmente pas, alors je change de société avec une augmentation de salaire à la clef [3].

 

On ne saurait blâmer cette adaptation, mais il est à déplorer que les conséquences de décisions de contrôleurs de gestion et responsables RH (voire de responsables plus hauts placés) concernant la « masse salariale » et le « centre de coûts » que représente la D.S.I., sous couvert d’optimisations mesurables, entraînent des dégradations invisibles de qualité et de pérennité.

 

[3] C’est un peu comme si des opérateurs téléphoniques ne proposaient de promotions qu’aux nouveaux clients : forcément, cela pousse à aller voir ailleurs.

 

L’Architecture orientée Organisation (AoO)

Impossible de ne pas la mentionner, c’est la loi de Conway :


« Les organisations qui définissent des systèmes sont contraintes de les reproduire sous des conceptions qui sont des copies de la structure de communication de leur organisation. » [4]


Je ne m’étendrai pas sur cette loi déjà bien connue, qui a donc tout naturellement sa déclinaison au niveau du système… d’information. On obtient ainsi les fameux « silos » absolument partout dans la société, D.S.I. incluse, chaque directeur souhaitant gérer son budget comme il l’entend (comprendre : sans avoir à en discuter avec un quelconque voisin). D’où la dissémination de développeurs, de chefs de projets, d’acheteurs partout, n’importe où dans l’organisation, pour tendre vers un S.I. composé de plein de sous-S.I., à savoir un mini-S.I. par directeur. Résultat cocasse : dans une société, on pourra ainsi trouver plus de développeurs en dehors de sa D.S.I. qu’à l’intérieur.


Notons l’effet de l’égo qui participe à ce phénomène. Pour un responsable d’équipe, il est valorisant de gérer le plus grand nombre de subordonnés possible, mais également le plus grand budget possible. C’est comme cela que l’on monte dans le classement des « managers ».


Sans méthode ni volonté forte au plus haut niveau, la gestion de la complexité d’un S.I. est réalisée très simplement : il suffit de ne pas se parler. Chaque sous-organisation s’isole dès que possible et autant que possible. Au final, le système est cassé. Il en résulte plusieurs sous-systèmes isolés et, le tout ne pouvant alors être supérieur à leur somme, il n’y a pas de propriété émergente globale (raison d’être de « faire système »).

En particulier, toute organisation à vocation transverse, autrement dit cherchant à mettre du liant avec les autres, doit être, précisément pour cette raison, disqualifiée par toutes les autres par tous les prétextes possibles : trop chère, pas assez compétente, manquant de pragmatisme, pas assez réactive, trop lointaine, etc. Les intérêts étant pour une fois convergents, le consensus se fait pour crier haro sur le baudet.


Effet annexe de cette architecture : c’est le bonheur pour les éditeurs qui peuvent proposer un logiciel plusieurs fois à la même société. Son outil n’a-t-il pas été retenu dans un appel d’offres d’une société ? Il pourra toujours retenter sa chance avec cette même société pour outiller le même périmètre logique à l’occasion d’un autre appel d’offres, mais cette fois-ci passé par une autre partie de son organisation. Son outil a-t-il été retenu dans un appel d’offres ? Il pourra tout aussi bien retenter sa chance dans un autre appel d’offres de la même société, avec la garantie qu’il n’y aura pas de renégociation tarifaire par le client (les clients, de facto) pour bénéficier d’un effet de volume.


Au final, gabegie financière et faiblesse capacitaire.

 

[4] Melvin Conway, How Do Committees Invent?

 

L’Architecture orientée Plaisir (AoP)

Les informaticiens sont — assez logiquement — des technophiles. Et nombreux gardent, et c’est heureux, une soif de savoir, un esprit de découverte, qui est forcément nourri par une discipline qui ne cesse d’évoluer à un rythme rapide. Ainsi, certains, qui vont être amenés à pouvoir choisir une technologie, vont succomber à la tentation d’en choisir une, parce qu’elle leur plaît, parce qu’ils ne la connaissent pas (encore), parce qu’elle va leur proposer un défi technologique, parce qu’elle va leur permettre d’explorer de nouvelles façons de faire, d’étancher un temps leur soif de savoir et de savoir-faire. Un expert d’un domaine informatique trouvera toujours une évolution de son champ de connaissance et une évolution des — forcément nombreux — domaines connexes à celui-ci.


Cela peut expliquer pourquoi on pourra observer dans un S.I. un foisonnement de technologies plus ou moins exotiques pour répondre de diverses manières à une même question qui se pose plusieurs fois - et qui, donc, ne devrait plus se poser - (plusieurs technologies de serveurs de bases de données relationnelles, plusieurs mécanismes d’échanges d’un même type de données…).


L’informatique devient alors un jouet (au lieu d’être un outil), une fin en soi (au lieu d’être un moyen), et le S.I. se transforme en un terrain de jeux.


À la décharge de ceux qui mettent en place une telle architecture, il faut dire que nous vivons dans une culture qui prône la nouveauté comme une vertu : le temps n’existe plus, puisque nous sommes dans un perpétuel présent, la dernière nouveauté faisant table rase du passé (c’est tout du moins sa promesse). « Le changement, c’est maintenant », puisque avant et plus tard n’existent pas, le changement les ayant fait disparaître. Le changement fait le présent et nous y enferme ; en fait, ce slogan est en creux une définition : maintenant est le changement. Et l’informatique est un terreau particulièrement fertile pour illustrer, encourager cette idéologie : on ne compte plus les « innovations de rupture », les technologies « disruptives ».


Cependant, si, le nez sur le guidon, seul le présent semble subsister, en prenant du recul, la perception est toute autre. Paradoxalement, c’est en fait dans un S.I. où les changements sont les plus fréquents que l’écoulement du temps est le plus visible. En effet, les technologies s’ajoutant sans complètement se remplacer, on peut voir des strates technologiques se superposer pour raconter, comme des strates géologiques, son histoire.


Rappelons aussi, à toutes fins utiles, qu’une nouveauté a émergé dans un certain contexte d’emploi, et n’est pas forcément bénéfique dans un autre. Et que, outre sa pertinence, on ne sait rien de sa pérennité (notion cardinale pour un architecte). Enfin, ce qui est vieux n’est pas forcément obsolète. Une technologie « ancienne » toujours utilisée a le bon goût d’être éprouvée, et ses capacités comme ses limites sont connues et largement documentées. Son utilisation dans son cadre correspondant sera ennuyeusement sûre et n’apportera aucune gloire, aucun frisson, tout au plus la satisfaction d’avoir simplement servi les utilisateurs du S.I. (mais n’est-ce pas là le suprême sens du service de tout informaticien ?).

 

Nous n’avons ici passé en revue que quelques-unes des architectures catholiques du S.I. Il nous en reste d’autres à dévoiler, que nous vous proposerons dans une seconde partie. 

 

 

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Simone Veil

 

 

 

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09/12/2024
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Moore, Murphy, Pareto, Maslow, Asimov… pionniers, voire visionnaires : les lois qui portent leurs noms s’appliquent-elles encore à l’informatique ?

Codex Informatica : les lois qui s'appliquent à l'informatique

Après avoir publié de nombreux articles consacrés à différentes lois qui s'appliquent à l'informatique, Gabriel KEPEKLIAN a constitué, entre 2006 et 2013, une liste de 31 lois classées par noms de leurs auteurs : le Codex Informatica. Il s'agit sans doute de la liste francophone la plus complète.

 

René-Réno-bandeau   

Extrait d'un tableau de René Réno

 

Il faut prendre le terme informatique au sens large. Plusieurs lois s'appliquent notamment aux projets informatiques, mais également aux projets tout court, dans d'autres secteurs d'activité. Par exemple, qui n'a pas expérimenté la fameuse loi de Murphy en dehors du secteur informatique ?

 

Ces lois-là n'ont rien d'obligatoire. Mais on constate a posteriori et de façon empirique qu'elles se sont appliquées naturellement, souvent au détriment du bon avancement d'un projet (délai et coût dépassés, qualité médiocre). Connaitre ces lois permet parfois d'anticiper, en atténuant leurs conséquences souvent néfastes notamment.

 

Utilisateurs réguliers de ce Codex Informatica, nous souhaitions y ajouter d'autres lois qui n'y figurent pas encore (notamment à la suite de l'avènement de l'Architecture Micro-Services). Avec l'autorisation de son auteur, voici donc ce Codex Informatica, qui sera enrichi au fil des mois à venir. Nous n'avons pas la prétention d'obtenir une liste exhaustive, mais si vous connaissez d'autres lois qui s'appliquent à l'informatique, n'hésitez surtout pas à poster un commentaire, afin de nous inciter à les ajouter à ce florilège.

 

 

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« Les tentatives de création de machines pensantes nous seront d'une grande aide pour découvrir comment nous pensons nous-mêmes. » Alan Turing

 

 

Loi d’Amara : de la mauvaise saisie de la temporalité

 

Loi d'Amdahl : gain de performance

 

Loi d'Asimov : les 3 lois de la robotique

 

Loi de Bell : classes d’ordinateur

 

Loi de Bezos : la longue traîne

 

Loi de Brooks : retard sur projet logiciel

 

Loi de Clarke : les 3 conditions possibles de l’innovation

 

Loi de Cole : conservation de l’intelligence

 

Loi de Conway : comment l'éviter et faciliter ainsi l’agilité avec l’approche Micro-Services ?

 

Loi de Fitts : la durée du mouvement

 

Loi de Freedman : facilité de programmation

 

Loi de Gabor : technologie et progrès

 

Loi de Gates : inertie logicielle

 

Loi de Gilder : dépassement de bande

 

Loi de Godwin : débat et discrédit

 

Lois de Kranzberg : la technologie

 

Loi de Krug : ne me faites pas réfléchir !

 

Hiérarchie de Maslow : Web 2.0, un web plus motivant

 

Loi de Mayfield : participation

 

Loi de Metcalfe : réseau, web social

 

Loi de Milgram : profondeur des relations

 

Loi de Moore : doublement programmé

 

Loi de Murphy : quand ça va mal…

 

Loi de Nacchio : gateway IP

 

Loi de Nielsen : vitesse de connexion

 

Loi de Pareto : 80 / 20

 

Loi de Parkinson : du travail comme un gaz parfait

 

Loi de puissance (Lanchester)

 

Loi de Reed : réseau, web social

 

Loi des rétroactions positives (Wiener)

 

Loi de Roberts : rapport Performance / Prix

 

Loi de Shannon : notion d’entropie

 

Loi de Wirth : vitesse relative du progrès

 


19/09/2024
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Comment générer par ChatGPT vos diagrammes ArchiMate gratuitement ?

Comment ChatGPT peut-il aider l’Architecte d’Entreprise ? ChatGPT est un apprenant surdoué : si on lui donne un modèle, il peut ensuite l’adapter à d’autres contextes. Dans cet article très pragmatique, nous allons montrer comment ChatGPT peut créer des vues ArchiMate, mais aussi proposer de nouvelles perspectives auxquelles on ne pense pas forcément. Pour vous prouver que cela fonctionne bien, les résultats générés sont importés dans deux outils Archi et Obeo SmartEA. Voici la méthode que nous avons appliquée. 

 

000-chatgpt-aidant-architecte-entreprise- 

Illustration créée par Copilot gratuit utilisant DALL-E 3 pour cet article

 

Objectif :
Générer les vues ArchiMate "Stakeholders & Concerns" et "Drivers & Business Goals" pour l’Architecture d’Entreprise d’un groupe d’assurances désirant intégrer l’IA

 

Les IA génératives prennent de plus en plus de place dans notre vie professionnelle ou personnelle. Par exemple, les avocats, les juristes, mais aussi les professeurs ou les étudiants ont un tout nouvel assistant pour les aider dans l’analyse de dossiers, pour actualiser leurs cours ou pour faire leurs devoirs, voire carrément les aider à concevoir leur thèse.

 

Qu’en est-il des architectes d’entreprise ? ChatGPT, peut-il aider à la réalisation de modèles ArchiMate qui sont des tâches chronophages et répétitives ? Peut-il donner de nouvelles idées, de nouvelles pistes d’investigation dans le domaine de la transformation numérique ?
Pour cette démonstration, nous allons demander à ChatGPT-4o (omni) en version gratuite de générer la vue des parties prenantes et de leurs préoccupations (Stakeholders & Concerns) dans le cadre de l’Architecture d’Entreprise (AE) d’un groupe d’assurance désirant intégrer l’IA.

 

Nous vérifierons que notre modèle est correct, en lui demandant de générer la suite avec la vue des objectifs pour y contribuer (Drivers & Business Goals).

 

Générer des diagrammes, c’est bien, mais les intégrer dans un référentiel collaboratif, c’est encore mieux

 

Notre article "Texte vers UML et autres outils de "diagrammes en tant que code" - Le moyen le plus rapide de créer vos modèles ?" a remporté un franc succès, car il permet à ChatGPT de générer n’importe quel diagramme dans la quasi-totalité des langages de modélisation. Voir aussi : ChatGPT, l’outil idéal de réalisation de modèles pour l’Architecture d’Entreprise (AE) et l’Urbanisation du Système d’Information ?.

 

Un des concepts de base de l’AE est de gérer un référentiel partagé regroupant tous les artefacts représentant l’entreprise. Mais si l’on peut demander à ChatGPT de générer des diagrammes, au format PlantUML par exemple, malheureusement ceux-ci ne peuvent être repris dans un véritable référentiel géré par les outils d’AE.

 

On sait maintenant à quoi sert
le format Open Group ArchiMate XML

001-open-group-archimate-model-exchange-file-format 

ArchiMate® Model Exchange File Format for the ArchiMate 3.1/3.2 Modeling Language

https://www.opengroup.org/xsd/archimate/

 

L'interopérabilité est rendue possible grâce au format Open Group ArchiMate, particulièrement verbeux et abscons. La technologie retenue est XML, qui permet de créer sa propre langue avec sa grammaire XSD. Les grandes entreprises l'utilisent entre autres pour définir un langage pivot commun à tous leurs domaines métiers. Si ce métalangage présente une infinité de possibilités, son défaut majeur reste sa complexité et sa verbosité. Mais justement, c’est le terrain de prédilection de ChatGPT. En utilisant les informations qu’on lui a fournies, grâce à ses capacités d’auto-amélioration, d’apprentissage autonome et de prises de décisions indépendantes, il peut appliquer des templates et générer des milliers de lignes XML en respectant le standard de l’Open Group.

 

Créer un template XML minimal et réutilisable,
pour que ChatGPT comprenne ce que vous attendez de lui

Template XML obtenu à partir de la vue “Stakeholder & Concerns” d'ArchiSurance, l’étude de cas standard de l’Open Group

ChatGPT ne donne pas immédiatement le code XML exhaustif et sans défaut. Il faut lui fournir un modèle générique (téléchargez notre template XML pour la génération de diagrammes ArchiMate par ChatGPT), qu’il adaptera automatiquement en fonction du contexte que vous lui fournirez.
Dans notre exemple, nous avons choisi d’obtenir le template XML à partir de la vue “Stakeholder & Concerns” d'ArchiSurance, l’étude de cas standard de l’Open Group. Mais n’importe quel autre diagramme correspondant à votre problématique conviendra, à condition qu’il soit dans un outil permettant l’export au format Open Group ArchiMate XML.  

 

ArchiSurance version Open Group

Vous pouvez récupérer le cas d'usage sur le site de l’Open Group : 

 

 

ArchiSurance version Jean-Baptiste Sarrodie (Archi)

Autre solution, vous pouvez le télécharger sur la plateforme GitHub de Jean-Baptiste Sarrodie, le créateur d'Archi (voir nos articles en compléments de lecture) :

 

 

ArchiSurance version Obeo SmartEA

Comme nous avions testé récemment Obeo SmartEA (voir nos articles en compléments de lecture) , c'est la solution la plus immédiate qui se présentait à nous.

 

Voir en annexe -1- la procédure détaillée pour récupérer ArchiSurance au format XML de l'Open Group.

 

obeo-smartea-archisurance-complet 

L’outil Obeo SmartEA intègre entièrement l’étude de cas ArchiSurance. A lire >

Quel outil ArchiMate pour modéliser vos architectures d’entreprise sources et cibles, évaluer les écarts, analyser les impacts et élaborer des trajectoires de transformation ? Obeo SmartEA S.1 Ep.1

 

 

Extraire le diagramme Stakeholder & Concerns avec Archi

Par commodité, nous importons le volumineux fichier XML totalisant la bagatelle de 15 164 lignes dans Archi.

 

Voir en annexe -2- la procédure d'importation d'ArchiSurance dans Archi.

 

Pour extraire uniquement la partie qui nous intéresse, c'est-à-dire le diagramme Stakeholder & Concerns, nous créons un nouveau projet dans Archi, dans lequel nous copions le diagramme.

 

archi-stakeholder-and-concerns-copie-pour génération-du-template  

Copie de la vue Stakeholder & Concerns dans un nouveau projet Archi, servant juste à générer le XML

 

Pour avoir le XML correspondant, il suffit d'exporter le diagramme à partir d'Archi.


Voir en annexe -2- la procédure d'exportation du diagramme Stakeholders & Concerns à partir d'Archi.

 

Retoucher simplement le template XML
pour ne garder que le strict nécessaire

 

Rassurez-vous, c’est à la portée d’un néophyte et ça ne demande que 5 minutes.
L’objectif est de constituer une ossature générique contenant les principales balises : element, relationship, node et connection.

 

Voir en annexe -2- les détails des modifications apportées à l'export précédent afin d'obtenir le template XML.

 

 

Téléchargez notre modèle XML de génération de diagrammes ArchiMate par chatGPT

 

Télécharger

Template au format Open Group ArchiMate XML, à fournir à ChatGPT pour qu'il sache
dans quel format il doit générer le diagramme correspondant à votre demande

 

Demander à ChatGPT de vous donner
des propositions d’artefacts et leurs relations ArchiMate 

 

En détaillant le plus précisément possible votre contexte, vous pouvez demander à ChatGPT de vous indiquer les artefacts ArchiMate (Stakeholders & Drivers), avec leurs relations et leurs descriptions. Sa réponse constitue une base de travail, qu’il faut analyser, vérifier, modifier en ajoutant vos propres artefacts.

 

Voir en annexe -4- le détail du prompt pour les propositions des stakeholders et leurs préoccupations.

 

Voir en annexe -5- le détail de la liste des stakeholders, drivers et leurs relations générées par ChatGPT.

 

Demander à ChatGPT de générer le code XML
avec vos éléments ArchiMate en suivant votre template

 

Question posée à ChatGPT (prompt)

 

ChatGPT conserve en mémoire tous les échanges d’une conversation. Si vous validez les artefacts qu’il vous a proposés, dans le prompt, il suffit de lui dire de les reprendre, de générer la vue ArchiMate correspondante en appliquant le modèle XML qu'on lui fournit. Il faudra alors copier/coller le contenu du modèle dans le prompt. ChatGPT peut s’arrêter en cours de génération, il suffit alors de lui dire de continuer et ChatGPT reprendra là où il en est resté.


Voir en annexe -6- le prompt pour la génération XML du diagramme ArchiMate.

 

 

La réponse de ChatGPT : télécharger le diagramme ArchiMate Stakeholder & Concerns pour un groupe d'assurance désirant intégrer l'IA

 

Télécharger

Génération par ChatGPT du diagramme ArchiMate Stakeholder & Concerns
pour un groupe d'assurance désirant intégrer l'IA

 

Disponible aussi à l'annexe -7-.

 

Importation du XML généré dans Archi

 

Nous importons dans Archi (voir en annexe -8-) le fichier XML contenant la copie de la réponse de ChatGPT. 

 

01-assurance-ia-stakeholder-concerns-chatgpt-xml-archi  

Vue Stakeholders & Concerns d'un groupe d'assurance intégrant l'IA,
générée par ChatGPT, représentée dans Archi 

 

Importation du XML généré dans Obeo SmartEA

Nous importons dans Obeo SmartEA (voir en annexe -9-) le fichier XML contenant la copie de la réponse de ChatGPT. L’outil propose une réorganisation automatique, on n’aura même pas besoin de redisposer les éléments pour rendre le modèle plus lisible. 

 

 

01-assurance-ia-stakeholder-concerns-chatgpt-xml-obeo-smartea    

Vue Stakeholders & Concerns d'un groupe d'assurance intégrant l'IA,
générée par ChatGPT, représentée dans Obeo SmartEA

 

Pour vérifier que ChatGPT est capable d’adapter notre template XML, lui demander de générer le point de vue Drivers & Business Goals dans le contexte précédent

 

Vérifier, c’est douter, mais pour vous convaincre que ChatGPT peut vous aider dans l’élaboration de vos vues ArchiMate, nous allons utiliser notre modèle XML pour une tout autre vue.
Nous voulons que ChatGPT génère la vue Drivers & Business Goals en prenant en compte notre contexte et la vue Stakeholders & Concerns qu’il vient de créer.

 

Télécharger le diagramme ArchiMate Drivers & Business Goals généré par ChatGPT grâce à notre modèle XML

 

Télécharger

Résultat de la génération par ChatGPT de la vue Driver & Business Goals, toujours dans le même contexte et sans modifier notre template XML

 

 

Pour l'obtenir, appliquer la même méthode que précédemment

 

 

En contrôlant le résultat, on s’aperçoit que les relations de type “Influence” sont inversées. On demande simplement à ChatGPT d’inverser toutes les valeurs des attributs source et target pour les relations de type “Influence”. 

 

Un prompt ChatGPT doit être contextualisé, explicité et très détaillé. En fait, comme si l’on demandait à un consultant de donner son avis sur un sujet.

 

Conclusion

 

Une bonne pratique de réalisation de diagrammes est de les réaliser sur une seule page, afin qu’il soit lisible et compréhensible pour les destinataires. Pour y arriver, le contexte doit être bien délimité et défini, ce qui facilite la tâche à ChatGPT. Par exemple, nous aurions pu, dans le premier prompt, spécifier que nous sommes limités à 4 ressources. ChatGPT aurait sans doute priorisé et n'aurait pas identifié 7 rôles différents de stakeholders.


A ce stade, il faut considérer ChatGPT comme un outil de traduction automatique par exemple. Il peut nous faire des propositions, nous donner des idées, c’est un super consultant qui connaît une infinité de cas d’usage. Comme un manager contrôlant le travail de son équipe, les résultats fournis par ChatGPT doivent être vérifiés. Dans notre cas, il est facile de voir la représentation graphique du code XML dans un outil d’AE supportant ArchiMate.


Si certains annoncent la disparition de nombreux métiers, celui d’architecte d’entreprise n’est pas près de disparaître, mais ne dit-on pas que nul n’est irremplaçable ?

 

 

urbanisation-si_logo

 

Rhona Maxwel

urbanisation-si.com

@rhona_helena

 

 

 

 

 

 

 

“Mes principales inquiétudes ne sont pas liées à l'immédiat, mais au long terme. De façon presque inévitable, nous nous dirigeons vers des systèmes d'IA qui seront au moins aussi intelligents que nous, humains. Et il est certain que ces systèmes seront utilisés pour de bonnes comme de mauvaises choses. Par ailleurs, si l'IA devient plus intelligente que nous, nous courons le risque d'en perdre le contrôle.”
Yoshua Bengio 

 

 

 

Annexe

Procédure détaillée pour que ChatGPT vous aide à créer vos vues ArchiMate (à adapter selon vos besoins)

- 1 -
Récupérer un exemple de vue ArchiMate
au format Open Group XML

Dans le cadre d’une évolution de votre Architecture d’Entreprise (AE), choisissez dans votre référentiel, parmi les vues existantes, celle correspondant le mieux à vos besoins et exportez-la au format Open Group ArchiMate XML. S’il s’agit de la création d’un nouveau référentiel, alors vous devrez juste créer une première vue, puis l’exporter en XML depuis votre outil.
Pour cet article, notre contexte sera l’étude de cas standard ArchiSurance de l’Open Group, présentant l’avantage d’être déjà intégrée dans les exemples d’Obeo SmartEA

 

Générer simplement dans votre outil le fichier XML de la vue choisie.

Dans Obeo SmartEA, le fichier XML s’obtient en exportant au format d’échange : 

 

  • Menu Plus > ArchiMate > Export au format d’échange

 

- 2 -
Créer votre template XML pour la génération
de modèles ArchiMate par ChatGPT 

 

Importation d'ArchiSurance dans Archi

Le fichier exporté faisant plus de 15 000 lignes, il est inexploitable en l’état. Nous allons extraire la vue Stakeholders & Concerns et l’exporter pour obtenir quelques dizaines de lignes.  

 

Pour y parvenir, nous importons le fichier dans Archi, qui est plus simple d’utilisation qu’Obeo SmartEA : 

 

  • Menu File > Import > Model From Open Exchange File

 

Une fois importé, nous devons isoler la vue voulue dans un nouveau projet, pour pouvoir l’exporter en XML. Pour accéder à la vue désirée dans Archi : 

 

  • Sélectionner Views > Folder > Stakeholders and Concerns > Sélectionner tous les éléments du diagramme et copier

 

Créer un nouveau projet :

 

  • File > New > Empty Model > Views Default View > Coller

 

Exportation en XML de la vue Stakeholder & Concerns

Une fois la vue isolée dans un projet, vous pouvez l’exporter au format XML :

Sélectionner le nouveau projet > File > Export > Model to Open Exchange XML File > Désélectionner Include Folder > Save

 

Editer le fichier XML pour supprimer les styles et modifier les identifiants

Rassurez-vous, cette opération ne sera effectuée qu’une fois. Quand vous fournirez votre template XML à ChatGPT, il comprendra ce que vous attendez de lui et il s'adaptera automatiquement au nouveau contexte que vous lui exposerez. 

 

Editer le fichier généré : 

  • Supprimer toutes les balises style.

  • Modifier tous les id de manière à ce que ce soit plus lisible. Par ex., pour le stakeholder “Board”, modifier l’id ("id-95f1f282758140f1a795725fdd5c1afa") en ”Board-id”.

 

Le contenu du fichier XML est très simple et logique. Voici les explications des 6 principales balises :

 

  • <model> : représente le modèle ArchiMate composé des balises <element> et <relationship>,
    • <element> : les éléments qui sont typés comme par exemple Stakeholder, Driver…, nommés et identifiés,
    • <relationship> : les relations pour lesquelles on doit indiquer un identifiant, leur type comme Association, Aggregation…, les éléments source et cible (target),
       
  • <view> : la vue composée des balises <node> et <connection>,
    • <node> : représente un élément présent sur la vue, avec ses coordonnées et l’identifiant référençant l’élément,
    • <connection> : affiche dans la vue, la relation référencée, toujours en précisant l’élément source et la cible ce qui permet de montrer le sens de la connexion.

 

Avec cet exemple de syntaxe, ChatGPT est capable de l’adapter à n’importe quel autre point de vue, pourvu qu’on lui précise les types d'artefacts et relations ou qu’on lui demande de nous en proposer, ce que nous faisons dans cet article.


Vous devez ne conserver que les configurations d’occurrence avec leurs relations les plus significatives de votre futur template XML, comme si vous vouliez créer un pattern réutilisable.

 

- 3 -
Télécharger notre template XML pour la génération
de diagrammes ArchiMate par ChatGPT

Vous pouvez télécharger notre template XML qui a servi à cet article : 

 

Télécharger

Pour chacune de nos demandes de génération de diagrammes ArchiMate, nous fournissons
notre template XML à ChatGPT, pour qu'il comprenne ce que nous attendons de lui

 

- 4 -
Prompt ChatGPT pour avoir une proposition des parties prenantes et leurs préoccupations selon votre contexte

 

" Je suis architecte d'entreprise pour un groupe d'assurances. Je dois intégrer l'IA dans la transformation numérique de l'entreprise. Je veux concevoir un diagramme ArchiMate représentant la vue Stakeholders & Concerns. Je veux la liste et la description des nouveaux stakeholders et drivers spécifiques à l'IA. Je veux aussi leur relation de type association et agrégation. "

 

- 5 -
Réponse de ChatGPT :
liste des stakeholders, drivers et relations

Début de la réponse

" Pour intégrer l'IA dans la transformation numérique d'un groupe d'assurances, il est essentiel de bien identifier les nouveaux stakeholders (parties prenantes) et drivers (moteurs) spécifiques à l'IA, ainsi que leurs relations. Voici une proposition pour les stakeholders & drivers, ainsi que leur description et leurs relations.

 

Nouveaux Stakeholders spécifiques à l'IA

Chief AI Officer (CAIO)
Description: Responsable de la stratégie et de la mise en œuvre de l'IA au sein de l'entreprise.

 

Data Scientists
Description: Professionnels responsables de la conception, de la mise en œuvre et de la maintenance des modèles d'IA.

 

AI Ethics Committee
Description: Groupe chargé de veiller à ce que les initiatives d'IA respectent les normes éthiques et les régulations.

 

AI Engineers
Description: Ingénieurs spécialisés dans le développement et le déploiement des solutions d'IA.

 

Business Units
Description: Différentes unités de l'entreprise qui utilisent les solutions d'IA pour améliorer leurs processus et services.


IT Department
Description: Département responsable de l'infrastructure technologique supportant les initiatives d'IA.

 

Compliance Officers
Description: Professionnels chargés de s'assurer que les solutions d'IA respectent les réglementations en vigueur.

 

Nouveaux Drivers spécifiques à l'IA

Innovation et Compétitivité
Description: Utilisation de l'IA pour innover et maintenir un avantage compétitif sur le marché.

 

Amélioration de l'Efficacité
Description: Automatisation des processus pour améliorer l'efficacité opérationnelle.

 

Amélioration de l'Expérience Client
Description: Utilisation de l'IA pour offrir des expériences client plus personnalisées et réactives.

 

Gestion des Risques
Description: Amélioration des capacités de gestion des risques grâce à des modèles prédictifs.

 

Réduction des Fraudes
Description: Détection et prévention des fraudes par des algorithmes d'IA.

 

Conformité et Régulation
Description: S'assurer que les solutions d'IA sont conformes aux lois et régulations.

 

Relations de type association et agrégation

Chief AI Officer (CAIO) est associé à Innovation et Compétitivité, Amélioration de l'Efficacité, Amélioration de l'Expérience Client, Gestion des Risques, Réduction des Fraudes.

 

Data Scientists sont associés à Innovation et Compétitivité, Amélioration de l'Efficacité.

 

AI Ethics Committee est associé à Conformité et Régulation.

 

AI Engineers sont associés à Amélioration de l'Efficacité, Réduction des Fraudes.

 

Business Units sont agrégées sous Amélioration de l'Expérience Client, Gestion des Risques.

 

IT Department est agrégé sous Amélioration de l'Efficacité.

 

Compliance Officers sont associés à Conformité et Régulation.

 

Diagramme ArchiMate

Pour concevoir le diagramme ArchiMate représentant la vue Stakeholders & Concerns, vous pouvez suivre ces étapes :
Créer des éléments de type "Stakeholder" pour chaque partie prenante mentionnée.
Créer des éléments de type "Driver" pour chaque moteur spécifique à l'IA.
Relier les stakeholders aux drivers avec des relations d'association (lien simple) ou d'agrégation (lien avec inclusion).
Utiliser des éléments d'organisation pour montrer les relations hiérarchiques ou fonctionnelles (ex. : le CAIO peut superviser les Data Scientists et les AI Engineers). "

 

Fin de la réponse

 

- 6 -
Prompt pour la génération du diagramme ArchiMate
au format XML par ChatGPT

 

" Avec les éléments précédents, génère le diagramme ArchiMate au format Open Group ArchiMate XML. Je te donne un modèle de code que tu devras respecter : <copier/coller le contenu de votre template XML> "

 

 

- 7 -
Réponse de ChatGPT :
le document XML représentant le diagramme ArchiMate

 

Télécharger

Génération par ChatGPT du diagramme ArchiMate Stakeholder & Concerns
pour un groupe d'assurance désirant intégrer l'IA

 

- 8 -
Importation du modèle ArchiMate généré par ChatGPT dans Archi

 

File > Import > Model from Open Exchange file

 

01-assurance-ia-stakeholder-concerns-chatgpt-xml-archi

 

Le diagramme ArchiMate généré par ChatGPT correspondant à notre prompt,
importé dans Archi, après un léger repositionnement

 

 

- 9 -
Importation du modèle ArchiMate généré par ChatGPT dans Obeo SmartEA

 

Sauvegarder et fermer tous les éditeurs en cours > Menu Plus > ArchiMate > Import au format d’échange

 

01-assurance-ia-stakeholder-concerns-chatgpt-xml-obeo-smartea 

Le diagramme ArchiMate généré par ChatGPT correspondant à notre prompt,
importé dans Obeo SmartEA, dont la fonction "Réorganiser tout" (1ère icône de la vue) est bien utile ici

 

- 10 -
Vérifions que ChatGPT peut générer une autre vue

 

On va utiliser les capacités d’auto-amélioration, d’apprentissage autonome et de prise de décisions indépendantes de ChatGPT pour lui faire générer un nouveau modèle ArchiMate en prenant en compte les étapes précédentes.


L’objectif est de faire générer la vue Driver & Business Goals, toujours dans le même contexte et sans modifier notre template XML. On demande à ChatGPT les Assessments, Goals et Outcomes en relation avec les Drivers précédents ainsi que leur relation entre eux.

 

Prompt 

" Avec les drivers ArchiMate précédents, je veux les assessments et leur relation de type association, les goals avec leur relation de type influence et les outcomes liés aux goals avec des relations de type influence ou realization. Je veux les descriptions de tous ces éléments ArchiMate. "

 

Remarque : non seulement ChatGPT nous donne la description des éléments ArchiMate, mais dans la même réponse, il a compris que nous voulons aussi le code XML correspondant. 
On peut apporter quelques modifications en promptant : 


Parfait. Je veux le même code, mais sans les stakeholders.


Traduis en français les assessments, les goals, les outcomes et leur description. Je veux le même code, mais avec tous les éléments en français.

 

Début de la réponse de chatGPT

" Le code XML est fourni (voir le fichier joint) avec la description des éléments : 
Descriptions

 

Drivers:

Innovation et Compétitivité : Améliorer l'innovation et la compétitivité grâce à l'intégration de l'IA.

 

Amélioration de l'Efficacité : Optimiser l'efficacité des opérations et des processus internes.

 

Amélioration de l'Expérience Client : Améliorer la satisfaction et la fidélité des clients grâce à des services personnalisés et efficaces.

 

Gestion des Risques : Renforcer la gestion des risques en identifiant et en atténuant les risques de manière proactive.

 

Réduction des Fraudes : Utiliser l'IA pour détecter et réduire les fraudes de manière efficace.

 

Conformité et Régulation : Assurer la conformité avec les régulations et les exigences légales en vigueur.

 

Assessments:

Faisabilité de l'Adoption de l'IA : Évaluer la faisabilité de l'adoption de l'IA au sein de l'organisation.

 

Impact de l'IA sur la Main-d'Œuvre : Analyser l'impact de l'IA sur la main-d'œuvre, notamment en termes d'emplois et de compétences.

 

Conformité Réglementaire : Vérifier que les solutions d'IA respectent les régulations et les normes en vigueur.

 

Goals:

Mise en Œuvre Réussie de l'IA : Assurer une mise en œuvre réussie des technologies d'IA dans l'organisation.

 

Satisfaction Client Améliorée : Augmenter la satisfaction des clients grâce à des solutions innovantes et efficaces.

 

Efficacité Opérationnelle : Améliorer l'efficacité opérationnelle grâce à l'optimisation des processus par l'IA.

 

Atténuation des Risques : Réduire les risques grâce à des analyses prédictives et des actions proactives.

 

Réduction de la Fraude : Réduire significativement les fraudes grâce à des technologies d'IA avancées.

 

Outcomes:

Augmentation des Revenus : Générer des revenus supplémentaires grâce à l'amélioration des processus et à l'innovation.

 

Fidélité des Clients : Renforcer la fidélité des clients en améliorant leur expérience et leur satisfaction.

 

Réalisation de la Conformité : Atteindre une conformité totale avec les régulations et les normes en vigueur. "

 

Fin de la réponse

 

- 11 -
ChatGPT a inversé des relations

 

Une fois importé, on s’aperçoit que les relations "influence et realization" sont inversées : on va donc demander à ChatGPT d’inverser ces types de relations.

 

Remarque : on a épuisé pour l’heure notre quota de ChatGPT-4o, on est repassé en ChatGPT-3.5

 

Prompt

Inverse toutes les valeurs des éléments source et target sauf la relationship rel25 et la connection connection25.

 

Réponse de chatGPT

Télécharger

Génération par ChatGPT de la vue Driver & Business Goals, toujours dans le même contexte
et sans modifier notre template XML

 

- 12 -
Importation dans Archi

 

02-QUATER-assurance-ia-drivers-and-business-goals-francais-relations-inversees-chatgpt-4o-archi

 

 

Résultat de l'importation dans Archi de la vue Driver & Business Goals
au format XML générée par ChatGPT

 

 

- 13 -
Importation dans Obeo SmartEA

02-QUATER-assurance-ia-drivers-and-business-goals-francais-relations-inversees-chatgpt-4o-obeo-smartea 

 

Résultat de l'importation dans Obeo SmartEA de la vue Driver & Business Goals
au format XML générée par ChatGPT

 

 

 

Compléments de lecture

 

 

 


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11/07/2024
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Knowledge Graph et Architecture d’Entreprise (2/2)

Des ontologies modulaires
pour gérer la complexité et la pluridisciplinarité

Un Knowledge Graph, c’est une base de connaissance sous forme de graphe. Pour sa conception, il est crucial de clarifier les questions auxquelles elle devrait pouvoir répondre, ainsi que celles portant sur sa maintenance et son évolution.

 

Une approche clé pour assurer la flexibilité et la maintenabilité d’un Knowledge Graph consiste à le baser sur plusieurs ontologies modulaires inter-reliées, avec un noyau central. Chaque module peut alors être conçu pour traiter des concepts, des relations et des règles spécifiques à un sous-domaine d’expertise, ce qui en facilite la gestion et l’évolution avec les experts du domaine.

 

En reliant ces ontologies modulaires entre elles, on crée un réseau de connaissances. Cela permet de représenter des relations complexes entre les concepts qui transcendent les frontières des différents sous-domaines, offrant ainsi une vue globale et intégrée du domaine métier dans son ensemble. Or c’est typiquement un besoin des descriptions d’architecture de pouvoir représenter des couches d’architecture et leurs correspondances. Ou de présenter des perspectives spécifiques. Par exemple, la gestion des risques, l’architecture applicative, l’architecture des données, l’infrastructure technologique, l’évaluation de la performance…

 

Un noyau central définissant les fondamentaux de l’EA, via les concepts et relations réutilisables pour tous les modules, permettra l’interopérabilité. La référence à une ontologie de haut niveau (top-level) ou des « patrons » de conception servira à ne pas réinventer la poudre pour des problèmes généraux de conception déjà bien connus.

 

Bien entendu, la conception d’un Knowledge Graph d’Architecture d’Entreprise doit suivre les bonnes pratiques. En particulier, réutiliser autant que possible des ontologies existantes et des vocabulaires standards pour éviter la duplication d’efforts et promouvoir la cohérence avec les pratiques établies dans le domaine.

 

Des ontologies pour des Knowledge Graphs agnostiques des cadres de référence

Les concepts décrits dans une ontologie d’Architecture d’Entreprise (ou module), existent indépendamment des cadres de référence ou langages de description. Car si ces derniers sont réutilisables pour les identifier et les définir, ni un glossaire, ni des textes descriptifs, ni des objets graphiques ne spécifient formellement des concepts et des relations. « Things, not strings » : une ontologie définit des choses et les labels donnés aux choses ne suffisent pas pour les définir. Si deux terminologies différentes désignent le même concept, on trouvera un concept et deux labels dans l’ontologie. Quand elles désignent l’une une spécialisation, l’autre une généralisation, on définira les relations de subsomption et les caractéristiques propres des deux concepts. Et si au contraire elles désignent deux choses différentes et disjointes, on doit le définir également.

 

Une ontologie, c’est une représentation sémantique riche des entités et de leurs relations en mesure de suivre l’évolution des connaissances. En utilisant les standards du Web sémantique (RDF, RDFS, OWL), contrairement à certains langages de modélisation plus rigides, les Knowledge Graphs sont flexibles et extensibles. Ils permettent d’ajouter de nouveaux concepts, relations et attributs au fur et à mesure que l’Architecture d’Entreprise évolue, assurant ainsi une représentation toujours à jour et adaptable.

 

Pour prendre l’exemple du langage graphique de description d’architecture ArchiMate, les liens sont limités et certains concepts spécifiques à la stratégie d’offre, au marché, aux situations, aux aspects financiers, ne sont pas dans l’ensemble de ceux prédéfinis.

 

A contrario, un réseau d’ontologies modulaires peut spécifier des concepts dans tous les sous-domaines de gouvernance et de pilotage de l’entreprise et les relier aux capacités de l’entreprise et les composants qui les supportent. Tout Knowledge Graph exploitant ce réseau peut dès lors procurer une représentation plus riche, flexible et contextuelle des éléments clés éclairant les décisions qui engagent l’entreprise.

 

Architecture d’Entreprise et continuum d’ontologies

OntoPortal-Alliance

 

Alliance autour de la technologie OntoPortal

 

La démarche de description d’Architecture d’Entreprise est continue, itérative et incrémentale. On peut difficilement arriver à une architecture unifiée unique qui satisferait à toutes les exigences de toutes les parties prenantes à tout moment et l’idéal d’avoir des documentations et des modèles à jour suivant toutes les perspectives est une utopie dont la mise en œuvre est dystopique.

 

Des plateformes pour réutiliser des ontologies consistantes et cohérentes, ou accéder à des patrons de conception et des outils de développement et de curation pour modéliser et implémenter de nouvelles spécifications, ont été mises en place dans différents secteurs d’industrie. Elles concrétisent une approche réellement FAIR des métadonnées.

 

L’alliance OntoPortal autour de l’outil éponyme (https://ontoportal.org) est significative du besoin de promotion de telles plateformes pour « le développement de référentiels d’ontologie – en science et dans d’autres disciplines ».

 

Le parallèle peut être fait avec la notion de Continuum d’Entreprise qu’on trouve dans TOGAF. L’idée est d’organiser des artefacts d’architecture et des actifs de solutions réutilisables afin de maximiser les opportunités d’investissement dans l’Architecture d’Entreprise. Dans cette optique, la construction de plateformes communes aux architectes d’entreprises pour recevoir, héberger, servir, aligner et permettre la réutilisation d’ontologies pour l’EA a tout son intérêt. On devrait y trouver différentes ontologies d’entreprise et des métamodèles génériques à spécialiser ou étendre.

 

Un métamodèle d’entreprise générique
et un langage graphique : EDGY

EDGY-Design-Facets

 

EDGY enterprise design facets

 

Si toute entreprise a sa propre dynamique, toutes les entreprises partagent le fait d’avoir des produits et/ou services, des offres portant sur ces produits, des processus supportant les opérations, des rôles, des acteurs, des applications des SI avec des composants, etc. On peut très bien s’entendre sur un vocabulaire et des axiomes logiques pour exprimer ce genre de choses et leurs liens.

 

Dans ce domaine, l’initiative de la communauté Intersection Group est à souligner. Car elle introduit, avec l’approche « Enterprise Design with EDGY », un langage graphique simple et expressif pour un métamodèle d’entreprise transverse à tous les métiers. En effet, EDGY propose une vue unifiée et consolidée de l’entreprise à des fins de décision collaborative grâce à l’intersection entre trois perspectives : identité, Expérience et Architecture.

 

La première traite de la raison d’être de l’entreprise aussi bien que de sa culture. A ce sujet, le mantra
« culture eats strategy at breakfast » illustre bien l’importance de ces concepts. La seconde se focalise sur l’expérience procurée aux clients et aux autres acteurs. Une manière également pertinente de traiter dynamiquement de la valeur créée pour les parties prenantes. La dernière s’interroge sur comment orchestrer tout cela, en déclinant modèle d’affaires, modèle opératoire et composants d’architecture.

 

Le credo d’EDGY est d’avancer que les connecteurs nécessaires à créer entre des disciplines traitées aujourd’hui de façon trop isolée se trouvent à l’intersection desdites perspectives, où l’on trouvera les concepts de produit, organisation, marque.

 

L’approche EDGY propose les outils pour élaborer une représentation graphique commune, utile et transverse, des éléments clés de l’entreprise à des fins de décision. Cependant, il lui manque encore la dimension formelle des ontologies, pour disposer également d’une base de connaissances sémantiquement riche.

 

Un outil d’EA basé sur des ontologies :
The Essential Project

Essential-Project-Meta-Model

 

Illustration du Meta-Model d’Essential avec zoom sur partie métier

 

Fournir pour la description des composants d’architecture, un métamodèle à base d’ontologies, flexible et extensible, cela existe déjà. Dès 2009, «The Essential Project » a été lancé par l’équipe des consultants d’EAS (Enterprise Architecture Solutions) sur cette base, en modélisant des ontologies sous Protégé. La première version open source d’Essential (visant les capacités essentielles à une pratique d’EA) date de mars 2009. La mise en relation avec les concepts TOGAF n’est arrivée qu’en 2015.

 

Certes, ce sont des demandes des utilisateurs qui ont conduit à la publication d’un mappage TOGAF vers Essential. Reste que, selon EAS, « le métamodèle Essential est, en fait, plus riche en contenu et prend en charge tous les principaux frameworks EA, tout en restant indépendant du framework ».

 

L’outil Essential a été placé « visionnaire » dans le Gartner Magic Quadrant 2023 des outils d’Architecture d’Entreprise. Si l’on consulte Gartner Peer Reviews, il est globalement bien noté. Avec des commentaires tels que ce dernier : « EAS has a powerful metadata repository that can cover multiple dimensions of the architecture. Also, the look and feel is very appealing, with easy to navigate reports ». Certes, à d’autres égards, notamment les représentations graphiques, il offre moins de richesse que d’autres alternatives.

 

Mais si l’essentiel recherché est d’avoir effectivement les bons liens entre composants, pour une bonne analyse d’impact, il correspond. Grâce à son métamodèle à base d’ontologies. Tandis que ceci est rarement capturé sans la moindre ambiguïté par un diagramme, au contraire d’un Knowledge Graph. De plus, si l’on part sur l’usage des technologies RDF et OWl, l’interopérabilité du référentiel d’architecture avec d’autres outils utilisés comme bases de modèles, de documentation ou d’exigence sera de facto facilitée, éventuellement avec un VKG et des outils de conversion conformes à RML.

 

A quand un EAO comme OBO ?

Il manque toutefois un véritable consensus sur des spécifications formelles de conceptions partagées des domaines de connaissance en Architecture d’Entreprise. I.E les ontologies du réseau modulaire évoquées précédemment, avec un moyen de généraliser ou spécialiser certaines. Tout autant qu’un moyen pour les partager (en mode FAIR) ainsi que disposer de services utiles sur tout le cycle de vie du (ou des) Knowledge Graph d’architecture qu’on peut construire à partir de ces spécifications.

 

On sait que dans certains domaines, cela existe, le plus connu étant l’OBO foundry pour la biologie et la biomédecine. Une communauté autour d’OBO a développé de bonnes pratiques autant pour l’évaluation, la curation, la réutilisation des ontologies que pour la constitution d’outils utiles à leur développement. On peut évoquer des outils comme ODK, ROBOT, ou OntoPortal.

 

Comme on peut évoquer de nombreux outils, conformes à RML, qui faciliteront le mapping en RDF de sources de données existantes pour la construction des Knowledge Graphs d’EA en entreprise.

 

Si les bénéfices et les outils existent, une question demeure. Pourquoi nulle communauté d’architecte, éventuellement avec le financement d’une association de standardisation, n’a construit d’EA Ontology foundry ? Est-ce parce que financer une telle démarche serait contre-productif pour certains modèles d’affaires associés aux cadres de références d’EA existants ?

 

Sabine BOHNKÉ

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"Le vrai signe d'intelligence n'est pas la connaissance, c'est l'imagination."
Albert Einstein

 

Compléments de lecture

  

 


06/06/2024
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Knowledge Graph et Architecture d’Entreprise (1/2)

Un potentiel mal exploité

architecture-entreprise-champ-des-éléments-en-interaction

 

Champ des éléments en interaction pour l’Architecture d’Entreprise

 

L’Architecture d’Entreprise (AE) est une discipline destinée à favoriser, face à des situations en constante évolution, le développement d‘une stratégie d’entreprise conforme à ses finalités ainsi que son exécution ad hoc.

 

Cette discipline est profondément liée aux approches de représentation des connaissances. Il est donc curieux que le potentiel des Knowledge Graphs y soit encore insuffisamment exploité. En effet, ces derniers sont pertinents pour représenter de manière expressive la sémantique d’un système. Ils offrent également des moyens de naviguer entre les concepts de connaissance et leurs interrelations. Cela en suivant des standards du Web sémantique et des modèles et ensembles de données FAIR (Findable, Accessible, Inter-operable, Re-usable).

 

Il est toutefois décevant, au niveau de la couche sémantique, de constater que les essais d’approche des Knowledge Graphs pour l’Architecture d’Entreprise – à quelques exceptions près – se soient cantonnés à des traductions littérales en langage OWL de modèles ou de cadre de référence existants. Or exprimer en OWL les règles et objets de langages tels ArchiMate ou la terminologie de TOGAF, a peu d’intérêt. On restreint ainsi une richesse d’expression sémantique aux contraintes voire incohérences de sources existantes. Les réutiliser à un sens, mais il ne faut pas confondre sources terminologiques et spécification formelle d’une conceptualisation.

 

Pour que l’approche des graphes de connaissances appliquée à l’Architecture d’Entreprise fonctionne, il ne faut pas se tromper de cible. Aussi suivre les bonnes pratiques de construction, tant pour la conception que l’implémentation. Cet article développe aussi bien les enjeux en la matière que les moyens d’y arriver.

 

Architecture d’Entreprise
et représentation des connaissances

Une partie de l’Architecture d’Entreprise consiste à décrire le système entreprise au juste nécessaire dans son environnement. Ce « juste nécessaire » revient à disposer d’informations clés afin de réduire l’incertitude sur les situations en développement. Il s’agit autant de décrire les objectifs stratégiques que les aspects organisationnels, les capacités, les ressources, les processus, les technologies, en d’autres termes, tous les composants essentiels qui structurent l’entreprise, leurs interactions ainsi que leurs évolutions dans un monde ouvert, à des fins décisionnelles. L’idéal étant de pouvoir simuler l’impact de choix sur une représentation de l’entreprise à un instant t.

 

Les descriptions d’architecture servent à acquérir une connaissance utile pour comprendre, choisir et planifier les actions de transformation en continu. L’entreprise est, par ailleurs, un système dynamique complexe. Dès lors, l’approche systémique est de mise. Elle conduit à se concentrer sur les interactions internes entre éléments du système ainsi que leurs relations externes avec l’environnement. Sans oublier, bien sûr, de définir clairement les finalités du système pour identifier des pistes d’évolution conformes aux enjeux stratégiques.

 

Tout cela nécessite de décrire explicitement ce qui est su des éléments et leurs interactions. Donc de collaborer avec des « SME » (Subject Matter Expert) pour éliciter leurs connaissances. Il faut ensuite la formaliser tout en intégrant la nécessité permanente de mise à jour. Dès lors, des outils et procédés de représentation et partage des connaissances sont nécessaires à plusieurs niveaux d’abstraction.

Things, not strings

things-not-strings-example

 

Image extraite de l’article de Amit Singhal « Introducing the Knowledge Graph: things, not strings »

 

Deux erreurs communes depuis des années sont prégnantes dans les systèmes d’information. Modéliser des données pour stockage avant d’expliciter les concepts manipulés et penser plus au couple problème/solution qu’aux enjeux globaux. D’où le fameux « integration spaghetti » du Gartner. C’est à dire un SI constitué d’une mosaïque de systèmes peu évolutifs, peu interopérables, avec de nombreux silos de données.

 

Quand on parle de concepts manipulés, ce sont les objets métiers, concrets ou abstraits de l’univers du discours de l’entreprise. Un constructeur automobile manipulera des concepts liés aux voitures, un assureur, des contrats d’assurance. Les acteurs métiers aujourd’hui évoquent des « données métiers ». En réalité, les données ne sont déjà plus des objets métiers. Ce sont des traductions en formats numériques, de parties de choses utiles au métier. Et souvent, sous la seule perspective à court terme d’un fonctionnement applicatif recherché.

 

Dans le champ de l’Architecture d’Entreprise, il y a nécessairement la description des objets métiers manipulés par les acteurs. Cette description sert autant à définir les capacités à développer qu’à fluidifier les échanges entre systèmes d’information.

 

En 2012, un article de Amit Singhal « Introducing the Knowledge Graph: things, not strings » saluait l’arrivée du Google Knowledge Graph. Things, not strings : tel devrait être également le slogan des échanges entre systèmes d’information.

 

Les choses sur lesquelles on a besoin d’information ne sont pas les chaines de caractères qui les désignent. Pas plus qu’elles ne sont la façon dont on les stocke ou on les transfère. On a besoin d’un niveau de représentation indépendant des plateformes ou des syntaxes des formats d‘échange pour dire que les données qu’on manipule sont bien liées à telle ou telle chose. Des métadonnées connectées dans un « Knowledge Graph » sont typiquement une réponse à ce besoin.

 

Architecture d’Entreprise,
Virtual Knowledge Graph et Data Fabric

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Image extraite de l’article du Gartner
« Data Fabric Architecture is Key to Modernizing Data Management and Integration »

 

Un Knowledge Graph consiste en une ou plusieurs ontologies formelles liées et des ensembles de données cohérents avec celles-ci. En créant les ontologies spécifiant les concepts de l’entreprise, on peut ensuite créer un « Virtual Knowledge Graph » (VKG). Il s’agit du concept autrefois nommé OBDA (Ontology-Based Data Access).

 

En utilisant des ontologies, de la fédération de requêtes SPARQL et du mapping (R2ML), cette approche offre un moyen d’interroger les différentes sources de données distribuées au sein de plusieurs systèmes en fonction des concepts métiers sur lesquels elles ont des informations. Elle permet en outre aux données de rester dans leurs bases d’origine pour une gestion plus agile et plus efficace.

 

Ici, la description, via une spécification formelle, de composants de l’Architecture d’Entreprise, permet d’optimiser la construction d’autres composants d’architecture. Il existe par ailleurs des outils commerciaux et open source pour créer des VKG. Au-delà de la notion de VKG, c’est le concept de Data Fabric qui profite au mieux des Knowledge Graphs. En utilisant la couche sémantique du graphe de connaissance pour établir la provenance, la qualité et le sens des données gérées dans les systèmes d’information de l’entreprise, on s’oriente vers une meilleure vue intégrée et unifiée de ces derniers. Ce que soulignait l’article publié en 2021 sur le site du Gartner « Data Fabric Architecture is Key to Modernizing Data Management and Integration » : « Data fabric must create and curate knowledge graphs ».

 

Architecture d’Entreprise :
cas d’usage des Knowledge Graphs

Certes, la construction et la curation desdits Knowledge Graphs nécessitent des efforts. Cependant, il existe de meilleures pratiques et des outils pour des résultats relativement rapides avec des solutions robustes et évolutives.

 

Deux orientations d’usages des Knowledge Graphs dans le domaine de l’Architecture d’Entreprise sont particulièrement intéressantes. L’une, déjà évoquée, porte sur l’interopérabilité sémantique via la spécification des concepts métiers pour cas d’usage analytique ou transactionnel. L’autre porte sur l’activation dynamique d’un métamodèle des composants d’une entreprise pour guider des changements stratégiques. En spécifiant formellement les composants à connaître, ainsi que leurs interrelations, pour décider et suivre au mieux l’évolution des transformations, on peut construire un graphe de connaissance qui permettrait de réduire les incertitudes liées aux options de changement.

 

Les Knowledge Graphs aident à contextualiser les décisions liées à l’évolution du système d’information en reliant les éléments architecturaux aux facteurs d’influence externes, aux objectifs métier, aux contraintes opérationnelles et aux tendances technologiques. Cette vision holistique guide les décideurs vers des choix plus éclairés et alignés sur les objectifs stratégiques de l’entreprise. Par ailleurs, en spécifiant avec des métadonnées les relations entre les composants, les Knowledge Graphs facilitent l’analyse d’impact des changements. Cela permet de comprendre rapidement comment une modification dans une partie spécifique de l’architecture peut affecter d’autres composants, aidant ainsi à anticiper les conséquences potentielles et à simuler des scénarios pour prise de décision.

 

Mais si l’on veut un Knowledge Graph d’Architecture d’Entreprise, contenant tous les composants de l’entreprise ainsi que leurs liens, comment procéder ? N’est-ce pas un travail trop complexe ?


Vous trouverez des éléments de réponses dans le prochain article
" Knowledge Graph et Architecture d’Entreprise (2/2) ".

 

 

Sabine BOHNKÉ

Logo-Semsimo

 

 

 

 

« La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information. »

Albert Einstein

 

Compléments de lecture

Métamodèle TOGAF - ArchiMate

  

Les critères d'un bon modèle

   


28/05/2024
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Découvrez pourquoi vous devez rationaliser votre portefeuille applicatif avant toute tentative de transformation numérique

La rationalisation des applications est cruciale pour les organisations afin de maintenir leur agilité et d'optimiser les coûts. Cela est particulièrement important avant d'entreprendre une transformation digitale, telle que la migration vers le cloud ou le changement de votre système d’ERP. 

 

rationalisation-portefeuille-application-leanix-04 

La rationalisation des applications est le processus d'organisation et de rationalisation de votre portefeuille applicatif pour accompagner au mieux vos objectifs commerciaux.

 

Avant de tenter toute transformation, vous devez vous assurer que votre paysage actuel est optimisé, sinon vous risquez non seulement de migrer des problèmes existants vers votre architecture cible, mais également de créer de nouveaux problèmes. La rationalisation des applications permet à l’entreprise de démarrer le processus de transformation au bon moment, avec la meilleure visibilité. 

Cependant, cela ne doit pas être un processus ponctuel. La rationalisation des applications doit être une habitude régulière pour répondre aux besoins de transformation continue exigés dans l’ère moderne.

Pour soutenir la rationalisation régulière et la transformation continue, vous avez besoin d'une solution comme l’outil d’architecture d'entreprise LeanIX, capable de suivre rigoureusement votre portefeuille d'applications et de vous aider à concevoir des feuilles de route pour la transformation.

 

Pourquoi la rationalisation est-elle importante pour la transformation ?


Rappelons-le, la rationalisation des applications est le processus d'organisation et de rationalisation de votre portefeuille applicatif pour accompagner au mieux vos objectifs commerciaux.

La meilleure pratique consiste à catégoriser chaque application selon la méthodologie TIME de Gartner :

 

Tolérer : accepter l'application dans son état actuel pour le moment

Investir : donner la priorité aux applications les plus stratégiques

Migrer : Trouver une autre application qui répond davantage à un besoin commercial

Éliminer : supprimer l'application quand elle n'est pas nécessaire ou souhaitable

Une fois que vous avez effectué cette catégorisation, vous pouvez :

 

  • Supprimer les applications qui ne sont plus nécessaires
  • Éliminer progressivement les applications nécessaires mais indésirables
  • Remplacer les applications par d’autres qui conviennent mieux ou les migrer vers le cloud
  • Utiliser le budget que vous avez économisé en investissant dans de nouvelles applications clés

 

Il est essentiel d'effectuer une rationalisation des applications pour garantir que votre portefeuille applicatif est optimisé et offre le meilleur retour sur investissement possible (ROI). Tout aussi importante est la nécessité de répéter ce processus régulièrement pour vous assurer que votre portefeuille s'adapte aux besoins changeants de votre entreprise.

 

Seulement 15 % des organisations effectuent une rationalisation des applications régulière, selon notre enquête sur l'optimisation des coûts informatiques en 2023.

Pour en savoir plus, téléchargez l'enquête complète.   

 

Les organisations qui effectuent une rationalisation des applications de manière régulière seront prêtes à relever tous les défis auxquels elles seront confrontées. Il est particulièrement important d'harmoniser votre portefeuille avant toute transformation digitale.

 

Transformation sans rationalisation

 

Imaginez que vous deviez déménager et donc emballer tous vos biens pour les transporter dans votre future maison. Dans le meilleur des cas, vous trieriez d'abord les objets pour voir ceux qui pourraient être jetés, puis vous emballeriez en toute sécurité ceux que vous souhaiteriez conserver.

De la même manière, une rationalisation des applications peut vous assurer que vous êtes entièrement prêt pour votre transformation avant de la commencer. Si vous ne le faites pas, votre transformation pourrait échouer.

Une étude célèbre du BCG a révélé que 70 % des transformations digitales échouent. La rationalisation des applications est essentielle pour vous donner la meilleure chance de réussir.

Sans rationalisation des applications, plusieurs conséquences : 

 

1 Des applications qui ne fonctionnent plus

Vos applications héritées ne sont pas conçues pour être aussi flexibles que les logiciels modernes et peuvent moins bien fonctionner, voire plus du tout. Une rationalisation des applications soumettra vos applications à des tests et déterminera si elles fonctionneront comme prévu dans votre nouveau paysage informatique.

 

2 Il est fréquent d’oublier l’existence de certaines applications 

Maintenant que l'utilisation d'applications SaaS au sein des entreprises est devenue monnaie courante, il est inévitable que certaines applications en cours d'utilisation ne soient pas documentées. La rationalisation des applications impliquera la recherche de ces applications "fantômes" et veillera à ce qu'elles soient prises en compte dans le cadre de votre transformation.

 

3 Certains coûts sont inattendus

De la mise à niveau d'applications qui ne conviennent plus post-transformation, aux coûts de migration inattendus liés à des applications non découvertes, vous n'aurez pas une estimation complète des coûts de votre transformation avant d'avoir réalisé une évaluation rigoureuse de votre portefeuille applicatif.

 

4 Réticence potentielle des employés

Un facteur majeur de réussite de votre transformation est lié à l'adhésion des parties prenantes. Un effort de rationalisation des applications aidera à justifier des décisions en toute transparence auprès de votre leadership et de vos employés. 

 

5 Problèmes réglementaires

Enfin, il est possible de réaliser une migration de données et constater que votre nouvelle architecture n'est plus conforme aux exigences réglementaires. Cela devient encore plus complexe lorsque l'on considère les différentes réglementations des régions du monde.

 

La rationalisation des applications ne s’arrête pas là

 

Pour optimiser vos chances de succès dans votre transformation, vous devez mener à bien un effort de rationalisation des applications. Cependant, trop souvent, les informations que vous découvrez pendant le processus sont immédiatement égarées une fois que vous avez terminé.

Conserver ces informations dans une base de données dédiée vous permettra de répéter les efforts de rationalisation des applications régulièrement, sans avoir à recommencer à zéro à chaque fois. 

 

Merci pour vos commentaires qui seront les bienvenus, ainsi que vos retours d'expérience heureux ou malheureux, qui pourront profiter à nos lecteurs.

 

urbanisation-si_logo

 

Neil Sheppard

LeanIX

 

 

 

 

 

 

"Il y a une illusion anthropomorphique qui s'installe avec les machines, avec le risque d'une manipulation considérable."

Serge Tisseron

 

 

[Cet article a été rédigée par un contributeur extérieur à la rédaction. Le site urbanisation-si.com ne le rémunère pas, et ce dernier n'a pas non plus payé pour publier ce texte. Le choix de le publier s'est donc fait uniquement sur des critères éditoriaux.]

 

Compléments de lecture

 


12/03/2024
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Comment gérer efficacement votre documentation d'architecture technique ? Essayez le C4 model avec l'outil Uncia

La Documentation d'Architecture Technique (DAT) est un élément essentiel pour la réussite de vos projets informatiques. Elle vous permet de définir, de communiquer et de valider les choix techniques qui soutiennent vos services. Elle vous aide également à respecter les normes de sécurité, à optimiser les ressources et à anticiper les impacts.
Mais comment créer et maintenir une documentation d'architecture de manière efficiente, à jour et partagée par tous les acteurs de la DSI ? Comment éviter les documents Word, Excel et PowerPoint qui se perdent, se contredisent ou deviennent rapidement obsolètes ? Comment gagner du temps et de la productivité dans la gestion de vos projets ?

uncia-documentation-manuelle-01

 

Dans le référentiel d'architecture du SI, il arrive parfois de trouver des photos de schémas
griffonnés à la main et que l'on a oublié de mettre au propre (source C4 model).

 

Vous reconnaissez-vous dans ce processus
de gestion de référentiel d’architecture ?

 

De nombreuses entreprises éprouvent des difficultés à mettre en place une documentation efficace en raison de problèmes de priorisation, de processus inadéquats, et du manque de cohérence dans la construction du DAT, qui est une pièce essentielle de la documentation.


Par exemple, elles vont utiliser : 

 

 

Les corrections et les améliorations se font fréquemment en urgence, ou bien il faut rapidement implémenter la solution et l’on verra plus tard pour la documentation.

 

Ce processus de tous les dangers adopté par la grande majorité, consistant à faire d'abord et à documenter ensuite, va entraîner une perte de contrôle et donner naissance à du shadow IT (partie de l’IT non maîtrisée ou inconnue), comme des flux ouverts alors qu’ils ne devraient pas, ou des machines sur lesquelles on ne sait pas ce qui est installé. En cas de crise, cette situation risque de devenir très problématique.


Lors d’une précédente mission d’un projet d’urbanisation du SI pour une grande administration, pendant l'audit visant à recenser les applications, à la question "quelles sont les applications hébergées par ce serveur ?", on nous a répondu "les personnes qui s’en occupaient sont parties, on ne sait plus à quoi il sert, mais comme il est connecté à notre SI, on n’ose pas l’arrêter, de peur des impacts, donc on le laisse tourner…".

 

Alors que faut-il faire ?

 uncia-processus-ideal 

Un processus idéal implique de documenter avant de mettre en œuvre (source : Uncia).

 

Une documentation de qualité a plusieurs avantages : elle rassure les acteurs de la Direction du Système d'Information (DSI), structure les projets en fournissant un cadre de travail, et sert de base de partage d'informations. Sans documentation adéquate, il est difficile de s'assurer du respect des règles, tout comme il serait risqué de construire une maison sans plan.

 

La documentation d'architecture idéale est sans erreurs ni incohérences, lisible par tous les acteurs de la DSI, à jour, versionnée pour suivre les évolutions, et explique les décisions prises. Elle doit s'intégrer dans un écosystème permettant de cartographier l'ensemble du système d'information et de devenir la source de vérité pour les acteurs de la DSI.

 

Le DAT, qui est au cœur de la documentation, doit être structuré et interconnecté avec d'autres documents, tels que les schémas applicatifs, les cartographies des flux, les référentiels matériels, et les documents de synthèse. Il est crucial que les acteurs de la DSI aient accès à un référentiel documentaire partagé en mode collaboratif, centralisé, complet, versionné, regroupant les règles du SI, la cartographie, le DAT, et le catalogue des produits.

 

C4 model

 

Avant de présenter un outil particulier pour documenter l'architecture technique, intéressons-nous au C4 model.

 

Le C4 model, créé par Simon Brown et popularisé depuis 2018, permet de visualiser de manière simplifiée, mais rigoureuse, l’architecture logicielle, en se basant sur la décomposition structurelle en Conteneurs et en Composants. Comme on peut le deviner, les « C » sont en fait au nombre de 4, avec en amont le Contexte et en aval le Code.

 

Le C4 model permet de représenter les relations entre ces différents éléments, voire avec les utilisateurs, en proposant plusieurs points de vue (ou plutôt plusieurs niveaux de zoom). Le C4 model peut être utilisé pour la conception, de préférence collaborative, de systèmes logiciels, puis pour la documentation. L’intérêt d’une bonne documentation vient d'être rappelé plus haut.

 

Contexte, Conteneurs, Composants, Code

 

  • Contexte (niveau 1) : périmètre et environnement du système logiciel ; relations avec les utilisateurs et avec les autres systèmes.
  • Conteneurs (niveau 2) : décomposition du système logiciel en conteneurs qui peuvent être déployés et exécutés de manière indépendante (applications, bases de données).
  • Composants (niveau 3) : décomposition des conteneurs en composants interdépendants –
    c.-à-d. non déployables indépendamment (high-level building blocks).
  • Code (niveau 4) : dernier niveau de représentation de la conception avant le code source ; comment les composants sont implémentés : classes, interfaces, objets, fonctions, etc.

C4model4levels

Les 4 "C" - niveaux - du C4 model (source : C4 model)

 

Les 3 premiers niveaux utilisent les 5 mêmes éléments de base dans les diagrammes :

 

  • Les personnes, les systèmes logiciels, les conteneurs, les composants et les relations.

 

Les personnes peuvent être des acteurs, des rôles, des personnages (personas) et seront représentées par des bonshommes. Les systèmes, conteneurs et composants seront représentés sous forme de blocs rectangulaires imbriqués (sauf les bases de données). Pas de surprise : les relations seront représentées par des flèches, avec des descriptions correspondant au sens des flèches de préférence. Une description pertinente permettra de savoir si une flèche représente une dépendance ou un flux de données entre deux éléments.

 

Cette forme de représentation est tellement peu contraignante qu’il sera parfois difficile, de prime abord, de distinguer ces 3 niveaux de représentation. L’usage est d’utiliser une couleur différente pour chaque type d'éléments, bien qu’il n’y ait aucune obligation. On peut aussi arrondir les angles. Ajouter une légende sur chaque diagramme est fortement recommandé.

 

C4 model legend

Exemple de légende des niveaux 3, 2 et 1 du C4 model

 

Quant au niveau 4, il n’y a pas de représentation particulière pour le Code : il est recommandé d’utiliser une notation standard existante, comme un diagramme de classes UML ou un Diagramme Entités-Relations.

 

Seuls les diagrammes de niveaux 1- Contexte et 2- Conteneurs sont recommandés dans tous les projets, car compréhensibles par un large public. Les diagrammes des niveaux 3- Composants et 4- Code sont optionnels, car ils s’adressent à un public d’informaticiens (architectes, analystes-concepteurs, développeurs).

 

L'éditeur français Uncia vous propose
une solution cousue main

 

Le C4 model n’impose pas d’outil particulier. Uncia est une solution innovante se présentant sous forme d’une plateforme web payante qui vous offre un cadre documentaire homogène pour tous vos projets. 

 

Avec Uncia, vous pouvez :

 

  • Personnaliser votre environnement selon vos besoins et vos préférences,
     
  • Éditer des schémas applicatifs interactifs et lisibles,
     
  • Spécifier les ressources matérielles qui portent vos services,
     
  • Éditer des documents de synthèse clairs et complets,
     
  • Créer des synergies entre les équipes de la DSI avec le mode collaboratif,
     
  • Exporter les données vers votre outil ITSM (IT Service Management software)
    pour gérer les ouvertures de flux et les approvisionnements,

     
  • Cartographier très finement le SI et identifier les ressources critiques.

 

Comment fonctionne Uncia ?

  uncia-structure-du-dat

L'effort en pourcentage à fournir pour réaliser les différentes parties d'un DAT (source : Uncia).

 

Uncia fonctionne selon un principe simple : vous saisissez les informations relatives à vos architectures techniques dans des formulaires adaptés, et Uncia se charge de générer automatiquement les documents correspondants.

 

Par exemple, si vous voulez créer un schéma applicatif, il vous suffit de renseigner le nom du projet, le périmètre fonctionnel, les applications impliquées, les flux échangés, etc. Uncia va alors produire un schéma clair et interactif au format C4 model, que vous pourrez modifier, annoter, partager ou exporter selon vos besoins.

 

De même, si vous voulez créer un document de synthèse, il vous suffit de sélectionner le projet concerné, et Uncia va extraire les informations pertinentes du référentiel pour rédiger un document complet et cohérent, qui contient le schéma applicatif, le schéma matériel, la liste des ressources, la politique de sécurité, etc.

 

Uncia vous permet également de réutiliser les données existantes pour créer de nouveaux documents. Par exemple, si vous avez déjà saisi les informations relatives à une application dans un projet, vous n'avez pas besoin de les ressaisir dans un autre projet. Uncia va automatiquement récupérer ces informations et les intégrer dans le document correspondant.

 

Quels sont les bénéfices d'Uncia ?

 

ExempleUncia

Diagramme d’application web réalisé avec l'outil Uncia au format C4 model.

 

Uncia vous apporte de nombreux bénéfices, tels que :

 

  • Une uniformisation de la documentation d'architecture technique,
    qui facilite la communication et la compréhension entre les différents acteurs du projet,

     
  • Une sécurisation du respect de la politique de sécurité de votre organisation,
    depuis la définition des architectures jusqu'à la préparation des mises en production,

     
  • Une optimisation du temps et des ressources, grâce à l'automatisation des tâches répétitives et à la réutilisation des données existantes,
     
  • Une intégration dans le workflow de votre DSI, grâce à une API ouverte
    qui permet de connecter Uncia à vos outils de gestion ITIL,
     
  • Une meilleure maîtrise du SI, grâce à une vision globale et détaillée
    de vos architectures techniques et de leurs impacts,
     
  • La gestion des règles d'urbanisme qui ne se limitent pas seulement à la structure physique d'un système, mais qui définissent également des règles de communication, de segmentation du réseau, et de gestion des flux. Cette approche globale garantit une meilleure gestion de la complexité du SI,
     
  • Validation en temps réel des règles. Par exemple, si un architecte essaie d'établir un flux FTP entre deux composants, le système génère une notification instantanée pour l'informer que cette action enfreint une règle spécifique. Par contre, un flux SFTP (SSH) est autorisé (diagramme d'exemple ci-dessus). Cette approche proactive renforce la conformité et permet l'apprentissage des règles au sein de l'organisation,
     
  • Interconnectivité des Documents de manière à ce que toute modification dans l'un puisse avoir un impact sur d'autres. Par exemple, si un schéma applicatif est modifié, cette modification peut automatiquement mettre à jour les informations relatives aux flux de données, garantissant ainsi la cohérence et la traçabilité des changements.
     
  • Automatisation de la Matrice de Flux. Par exemple en automatisant la tâche de création, souvent fastidieuse, on va réduire les erreurs humaines et garantir que les informations sur les flux de données sont toujours à jour,
     
  • Référentiel Centralisé. Il rassemble non seulement les données de base de la documentation, mais il intègre également des catalogues de produits, permettant aux architectes de savoir quels produits sont autorisés pour une utilisation spécifique. Cette approche centralisée offre une visibilité complète sur l'ensemble du SI,
     
  • Intégration d'APIs. Uncia peut s'intégrer avec divers outils et services externes, tels que Draw.io, Excel, Word, Service Now, et AWS. Cela signifie que les données peuvent être extraites ou mises à jour automatiquement à partir de ces systèmes, ce qui facilite la synchronisation de la documentation avec les changements dans l'infrastructure et les applications. Uncia supporte tout type de cloud public et privé. Le cloisonnement 100 % étanche entre les bases de données de clients différents est garanti,
     
  • Gestion des Services Requests pouvant être déclenchées en fonction des modifications apportées à la documentation. Par exemple, une modification dans la matrice de flux pourrait automatiquement déclencher une demande de modification dans un pare-feu pour refléter ces changements,
     
  • Catalogue de Produits, aidant à garantir que seuls les produits autorisés sont utilisés
    dans le SI, ce qui renforce la sécurité et la conformité,

     
  • Consommabilité via des APIs permettant des intégrations avancées,
     
  • Automatisation des Workflows offrant des cycles de relecture, la gestion des commentaires, et le suivi des modifications. Cela accélère la validation des DAT et réduit les délais.

 

Conclusion

 

Le rôle de cet article est de redonner à la documentation d'architecture technique la juste place qu’elle mérite dans vos projets. Le C4 model permet une représentation visuelle simple, mais puissante, de cette architecture, en proposant 4 niveaux de zoom plus ou moins détaillés. Uncia, qui s'appuie sur le C4 model, est une solution innovante qui va au-delà de la simple documentation en offrant des fonctionnalités avancées : automatisation, interconnectivité et intégration avec d'autres outils, pour simplifier la gestion de l'architecture technique, renforcer la conformité, et améliorer la sécurité des systèmes d'information.

 

Merci pour vos commentaires qui seront les bienvenus, ainsi que vos retours d'expérience heureux ou malheureux, qui pourront profiter à nos lecteurs.

 

 

urbanisation-si_logo

 

Rhona Maxwel

Thierry Biard

urbanisation-si.com

 

 

 

 

 

 

 

"Faute de valeur supérieure qui oriente l'action, on se dirigera dans le sens de l'efficacité immédiate. Rien n'étant vrai ni faux, bon ou mauvais, la règle sera de se montrer le plus efficace, c'est-à-dire le plus fort. Le monde alors ne sera plus partagé en justes et en injustes, mais en maîtres et en esclaves" 
Albert Camus

 

Compléments de lecture

 

 


13/02/2024
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Comment consolider un référentiel centralisé TOGAF rassemblant les autres référentiels Stratégie, Métier, Applications, Infrastructure… ? Obeo SmartEA S.1 Ep.2

Si l'on demande à ChatGPT : “A quels défis sont confrontés aujourd'hui les architectes d'entreprise ?”, voici ce qu'il cite en premier : “L’un des principaux défis est de faire face à la complexité croissante des systèmes d’information et des technologies de l’information”. Puis, en deuxième : “Les architectes d’entreprise doivent être en mesure de communiquer efficacement avec les parties prenantes de l’entreprise, y compris les cadres supérieurs, les responsables informatiques et les utilisateurs finaux”.

 

communication-architecte-entreprise-02

  

Une meilleure communication pour une meilleure transformation numérique

 

Commençons par une évidence, que l’on trouve dans toutes les introductions dans cette catégorie d’articles que vous êtes en train de lire : les changements à fréquence effrénée impactent l’entreprise aux niveaux stratégie, processus métier, applications et infrastructure. Vous le savez, il n’y a que des solutions. Une parmi tant d’autres est que les parties prenantes aient accès à des informations qualifiées et de première fraîcheur.


Les problèmes de communication entre les acteurs sont un frein à la compréhension de l'organisation de l'entreprise, son système d'information et son architecture. La diversité des différents métiers ne doit pas empêcher les échanges et l'enrichissement du patrimoine de l’entreprise. Souvent, les outils hétérogènes de chaque métier ne sont pas interopérables.
Le recueil des données pour une transformation par la MOA, les architectes d’entreprise, les urbanistes du SI, les chefs de projets, les architectes logiciels… est une activité chronophage et devient vite obsolète dès que des changements interviennent.

 

Pour avoir un référentiel TOGAF rassemblant les autres référentiels (Stratégies, Finances, Applications, Architectures, Infrastructures…), faciliter la connaissance du SI et rendre plus efficientes les transformations de l’entreprise, la solution est de récupérer et agréger des informations issues de sources hétérogènes dans un référentiel centralisé. Concrètement, un ensemble de connecteurs récupère automatiquement et itérativement les données en fonction de règles préétablies à partir de n’importe quel type de fichiers. Dans le contexte de l’élaboration des trajectoires possibles, cette technique fait gagner beaucoup de temps à l'architecte d’entreprise qui peut se libérer de tâches manuelles fastidieuses et se concentrer sur l’étude des trajectoires les plus pertinentes, réaliser un plan de risques, entreprendre des projets à forte valeur ajoutée et participer à une meilleure gouvernance.


La solution est un outil collaboratif, avec un référentiel maître qui pourrait aller récupérer des données dans d’autres systèmes. C’est ce que propose Obeo SmartEA avec ses connecteurs.

 

La plateforme web sécurisée d’Obeo SmartEA
pour la collaboration


Loin des logiciels très chers (BOC Group ADOIT, MEGA HOPEX, LeanIX, Bizzdesign…) réservés aux grands groupes, nous avons mis à l’épreuve la plupart des outils d’AE open source ou à faible coût, avec comme objectif de cibler les organisations à budget restreint pour ce type d’outils ou encore le monde de l’éducation (voir nos tests en annexe). Nous avons constaté que :

 

-  soit il existe une véritable gestion d’un référentiel d’objets et d’artefacts accessible en local ou nécessitant une installation complexe pour le rendre partageable (Archimatetool),

 

- soit on nous propose une collaboration à la manière de Google (Visual Paradigm Online) pour dessiner des modèles, mais avec une absence totale de référentiel d’entreprise.

 

Déjà évoqué dans plusieurs de nos articles (voir annexe), seul Sparx Systems propose une déclinaison de son produit Enterprise Architect à prix modéré selon les fonctionnalités. Il offre toutes les fonctionnalités des produits bien plus onéreux, y compris la collaboration entre les acteurs de l’AE .


Après tout, ce ne sont que les enjeux basiques de l’AE, mais pour parvenir à ses fins, encore faut-il un outil qui s’appuie sur un référentiel partagé accessible, en fonction des profils utilisateurs, de manière concurrente et sécurisée et qui doit historiser les changements.


Vous voulez accentuer la collaboration entre tous les acteurs : utilisez une plateforme web sécurisée ! De plus, l’outil doit se conformer au standard en vigueur aujourd’hui, soit ArchiMate de l’Open Group, tout en étant personnalisable avec parcimonie en proposant des APIs ouvertes offrant la possibilité d’utiliser des notations plus spécifiques, comme BPMN pour les processus métier ou vos propres métamodèles.


Obeo, éditeur français, a bien compris les enjeux d’un tel type de logiciel et propose SmartEA, un outil sous licence commerciale intégrant ces fonctionnalités. Comme son concurrent direct Enterprise Architect de Sparx Systems, le référentiel est accessible via un client web permettant le partage des informations et un modeleur basé sur une plateforme Eclipse à installer localement pour peupler et manipuler les différents éléments du référentiel, en vue d'élaborer des scénarios et des trajectoires de transformation.


Ces pages web peuvent être transmises via des URL aux membres de l’organisation dûment habilités. Sinon, on peut les télécharger sous forme d’images haute résolution.

  

obeo-smartea-realisation-des-objectifs-constat-objectif-resultat-principe-exigence

  

Un acteur dûment authentifié peut accéder via une URL au référentiel. Ses actions sont fonction des autorisations que lui a octroyées l’administrateur. Vue basée sur le pattern “Goal Realization Viewpoint” de la spécification ArchiMate. Les buts sont réalisés par un Résultat qui est réalisé par un Principe qui se comporte comme une exigence plus abstraite et plus large. Enfin le Principe est matérialisé par une Exigence indiquant des propriétés spécifiques que le système doit présenter.

 

Une granularité fine du verrouillage des artefacts
pour une résolution de conflits performante

 

Une base de données ou un moniteur de multithreading posent des verrous sur les objets modifiés : Obeo SmartEA va procéder de la même manière. La granularité des parties bloquées est très fine. Une fois les modifications sauvegardées, elles sont propagées automatiquement vers l’ensemble des utilisateurs qui seront libres d’apporter des mises à jour.

 

obeo-smartea-verrouillage-01

  

L'architecte d'entreprise vient de modifier un élément "Principe" de la vue "Motivation".
Un cadenas vert signalant le verrouillage apparaîtra tant que la sauvegarde ne sera pas effectuée.

 

 

obeo-smartea-verrouillage-02

  

Exemple d'un utilisateur voulant modifier un élément "Make" (Logiciel Système),
verrouillé par un autre utilisateur. 

 

Le tableau de bord de l’Architecte d’Entreprise

 

Si un transfert d’objets de modélisation dans le sens top-down était possible, on serait confronté aux problèmes du niveau de maturité et des pratiques des utilisateurs (niveau des macro-exigences, normalisation des noms, approche Domain-Driven Design…).

 

Seul un transfert bottom-up doit être autorisé. Sur demande, l’outil gérant le référentiel maître ira recueillir des informations éparpillées dans des systèmes hétérogènes, utilisés par exemple par les architectes applicatifs. L’architecte d’entreprise décidera de la suite à donner aux artefacts et actions remontées, par exemple doit-il les valider ou les rejeter.


Pour le suivi des états des objets composant la cartographie de l’entreprise, Obeo SmartEA met à la disposition de l’architecte des widgets graphiques personnalisables et regroupés dans un tableau de bord. L’enjeu est de disposer un outil de pilotage du projet avec la démarche TOGAF.

 

obeo-smartea-dashboard-architecte-entreprise

  

Exemple de tableau de bord montrant ce qui est à faire et ce qui est réalisé.
Ici, 4 applicatifs sont déjà validés et le modèle d’architecture ne comporte aucun lien interapplicatif.  

 

Importation des modèles d’Obeo ISD réalisés
par les architectes applicatifs dans Obeo SmartEA


Dans le cas où les architectes logiciels et techniques utiliseraient l’outil open source d’Obeo ISD (Information System Designer), les artefacts modélisés (voir nos articles en annexe) doivent être importés en vue de la consolidation du référentiel maître d’Obeo SmartEA. 

Concrètement, Obeo SmartEA possède un connecteur Java unidirectionnel et paramétrable qui gère les ajouts, les modifications et les suppressions de ISD vers son référentiel. 

 

obeo-smartea-apres-lancement-connecteur-java-isd-smartea

  

Une fois lancé le connecteur, le référentiel centralisé et partageable d’Obeo SmartEA est mis à jour. L’architecte d’entreprise dispose d’une vue synoptique au travers de son tableau de bord.
ll devra étudier 146 applicatifs et 3 liens interapplicatifs, pour décider s’il les valide ou les rejette.

 

Mais Obeo SmartEA peut aussi récupérer des modèles réalisés par d’autres outils, comme celui de Sparx Systems

 

Obeo SmartEA fournit des APIs ouvertes pour créer des connecteurs vers des ressources externes et notamment vers son concurrent direct Sparx Systems Enterprise Architect.

 

obeo-smartea-connecteur-sparx-system-enterprise-architect-02

    

Notez les connecteurs qui importent des données de fichiers Excel et de Sparx EA (Enterprise Architect)

 

Alimenter automatiquement le référentiel
à partir d’import de données

 

Exemple d’un fichier Excel fourni par l’équipe infrastructure, représentant les échanges entre les applications et les interfaces au travers desquelles elles communiquent. 

 

obeo_smartea-excel-echanges-absents-du-referentiel

  

Pour analyser ce fichier et remonter les informations, Obeo a développé un connecteur que l’on peut lancer depuis la page des traitements (voir paragraphe précédent).

 

obeo-smartea-resultat-import-excel

  

Le composant applicatif "Système suivi de satisfaction client" communique avec le composant "CRM" par l'intermédiaire de l'interface "Web Service CRM" comme spécifié dans le tableau Excel.
De même, un autre lien a été créé avec le composant "Système de fidélité" qui utilise l'interface
"Rapport XLS de suivi de satisfaction" du composant "Système suivi de satisfaction client". 
 

 

Conclusion

 

Voici un outil mettant en œuvre un référentiel centralisé et collaboratif TOGAF. Les éléments de modélisation font partie des standards du marché, à savoir ArchiMate et BPMN. Des APIs ouvertes permettent d’intégrer d’autres notations standards comme UML ou des DSL spécifiques.

 

Toutes les parties prenantes de l’entreprise peuvent accéder aux différentes vues d’architecture via un simple navigateur web. Le concept de prisme permet d’octroyer des authentifications et des autorisations en fonction des rôles des utilisateurs. Le système de gestion de conflits optimisé, pour ne verrouiller que la donnée en cours de modification, permet des accès rapides.

 

Enfin, des connecteurs offrent la possibilité de récupérer des données, en provenance par exemple des architectes logiciels utilisant Obeo ISD ou Sparx Systems Enterprise Architect ou de la MOA à partir de tableaux Excel.

 

Merci pour vos commentaires et peut-être serez-vous désireux de faire partager vos retours d’expérience ou vos idées sur l’architecture d’entreprise et l’art de la modélisation de système.

Alors, écrivez-nous et nous serons heureux de publier vos articles.

 

 

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Rhona Maxwel

urbanisation-si.com

@rhona_helena

 

 

 

 

 

 

 

 

"Qu'est-ce que je serais heureux, si j'étais heureux".

Woody Allen

 

Annexe : nos tests

 

 


19/12/2023
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